La plupart des diarrhées aiguës sont d’origine infectieuse. Dans les pays développés, les virus sont le plus souvent en cause, parfois des bactéries, plus rarement des parasites.
Les virus (adénovirus, norovirus, rotavirus chez l’enfant...) sont à l’origine de l’épidémie de gastroentérite hivernale dont le pic de fréquence survient le plus souvent en janvier.
Typiquement, elle se manifeste par une diarrhée qui peut être associée à des nausées, vomissements, douleurs abdominales et/ou une fièvre modérée.

La « diarrhée du voyageur » ou turista affecte majoritairement les personnes voyageant en zone tropicale ou subtropicale ou dans un pays où les conditions d’hygiène sont peu sûres.
Elle survient le plus souvent suite à l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés mais peut également se déclencher avec le changement d’habitudes alimentaires, le décalage horaire et le stress du voyage. Les bactéries, et notamment E. coli, sont responsables de la plupart des cas documentés.

Les bactéries (salmonelles, Staphylococcus aureus...) sont souvent la cause des toxi-infections alimentaires qui prédominent en période estivale. Une contamination microbienne d’un aliment par rupture de la chaine du froid est généralement en cause.
Elle est définie par la survenue d’au moins 2 cas présentant la même symptomatologie (généralement digestive) dont l’origine peut être attribuée au même repas. Les toxi-infections alimentaires collectives sont des maladies à déclaration obligatoire.
Les aliments le plus souvent impliqués sont des volailles, des aliments à base d’œufs, des fruits de mer ou des produits laitiers.⁽³⁾

Quelle que soit son étiologie, la diarrhée induit une atteinte de l’intégrité fonctionnelle de la barrière intestinale.
L’adhésion et la multiplication des agents pathogènes et/ou la sécrétion de toxines aboutissent à l’altération des jonctions serrée set au déclenchement d’une réaction inflammatoire avec sécrétion de cytokines et recrutement de monocytes et macrophages.
Il s’en suit une véritable cascade inflammatoire qui perturbe l’activité d’absorption et de sécrétion des entérocytes.
Une hypersécrétion hydrique et une accélération du péristaltisme déclenchent la diarrhée.
Celle-ci peut être considérée comme un mécanisme de protection de l’organisme visant à évacuer les agents pathogènes.
La muqueuse intestinale joue ainsi un rôle clé dans le mécanisme de la diarrhée.⁽⁴⁾

Deux mécanismes physiopathologiques (mécanisme sécrétoire ou toxinique et mécanisme entéro-invasif) sont responsables des 3 principaux types de syndromes diarrhéiques dont l’aspect clinique peut orienter vers l’agent pathogène en cause.⁽⁵⁾

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Les diarrhées aiguës sont le plus souvent bénignes avec une évolution généralement favorable en 1 à 3 jours.
La complication la plus immédiate et redoutée est la déshydratation.
Rare chez un adulte en bonne santé, elle est à craindre :
- chez des personnes fragiles (âges extrêmes de la vie)
- chez des patients ayant un risque de décompensation d’une pathologie sous-jacente (insuffisance cardiaque, diabète...)
- en présence de vomissements ou de fièvre accentuant les pertes en eau et en électrolytes.⁽⁶⁾

A moyen et long terme, la dysbiose provoquée par une diarrhée infectieuse mal prise en charge peut être à l’origine d’une inflammation et d’une hyperperméabilité intestinale pouvant avoir des répercussions cliniques.
Elle peut être à l’origine d’un syndrome de l’intestin irritable (SII) post-infectieux. Ce dernier affecterait entre 5 et 30 % environ des patients ayant souffert d’un épisode de gastroentérite aiguë.
Elle pourrait notamment jouer un rôle dans le déclenchement d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI).
En perturbant les mécanismes immunitaires locaux et la tolérance vis-à-vis de certains allergènes, elle pourrait également déclencher la maladie cœliaque chez les personnes prédisposées.⁽⁶⁾

Certains signes cliniques doivent impérativement conduire à une consultation médicale mais celle-ci ne doit jamais retarder la réhydratation qui est primordiale :
- diarrhée persistant plus de 3 jours
- présence de sang ou de glaires dans les selles
- vomissements répétés
- fièvre > 38,5 ° C chez l’enfant ou > 39 °C chez l’adulte

Par ailleurs, dans un contexte de voyage récent en zone à risque, il est nécessaire d’éliminer en particulier une parasitose (amibiase...) ou une toute autre pathologie comme une fièvre typhoïde ou le paludisme. Toute diarrhée fébrile au retour d’un voyage en zone à risque doit amener à consulter un médecin.

En plus des recommandations classiques, une consultation médicale est systématiquement recommandée :
- devant toute diarrhée fébrile ou persistant plus de 48 heures
- chez l’enfant de moins de 2 ans.⁽⁷⁾