Zolpidem bientôt assimilé stupéfiant

Un arrêté paru au Journal officiel du 10 janvier 2017 applique une partie de la réglementation des stupéfiants aux médicaments à base de zolpidem (Stilnox et génériques). La mesure entre en vigueur à compter du 10 avril 2017. La prescription, d’une durée limitée à 28 jours, devra alors être effectuée sur une ordonnance sécurisée. Elle sera rédigée en toutes lettres, indiquant le nombre de comprimés par prise, le nombre de prises et le dosage du médicament. Le texte ne prévoit pas de délai de 3 jours pour la présentation de l’ordonnance à l’officine, ni de fractionnement du traitement. Mais tout chevauchement de prescription ou de délivrance est interdit, sauf mention expresse du prescripteur.

L’utilisation du zolpidem est depuis plusieurs années à l’origine d’abus et de dépendance, avec des cas de plus en plus graves et des doses très élevées. Des administrations intraveineuses, intra-artérielles ou nasales ont été relevées. La Commission des stupéfiants et psychotropes de l’ANSM relevait, en février 2013, que le zolpidem se positionnait «   comme une substance problématique présentant un profil d’abus et de pharmacodépendance différent de celui des benzodiazépines et de la zopiclone   ».

Sans remettre en cause la démarche, qui participe au bon usage de ce médicament, Isabelle Adenot, présidente de l’ordre des pharmaciens, considère qu’ «   il y aura de manière automatique un transfert des prescriptions vers les autres hypnotiques. Et il va y avoir un travail d’explications au comptoir, qui sera d’autant moins facile que certains prescripteurs n’auront pas eu l’information   ».§