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Toulouse : Des officinaux et des médecins au centre d’un trafic de Subutex

Publié le 8 mai 2004
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Offre et cession de substances classées vénéneuses et non-respect des prescriptions réglementaires. » C’est sur ces motifs que deux pharmaciens de Toulouse ont été mis en examen le 26 avril dernier dans le cadre d’une affaire concernant un trafic de Subutex mis au jour par les gendarmes. Ces deux officinaux sont libres mais cette affaire impliquerait au moins trois autres de leurs confrères ainsi qu’une douzaine de médecins.

Le Subutex aurait été prescrit sur des ordonnances non sécurisées, et un même malade pouvait facilement se procurer la substance auprès de plusieurs médecins. Par ailleurs, certains d’entre eux auraient prescrit jusqu’à un mois de traitement, les pharmaciens se montrant peu regardants sur ces abus. Résultat, certains toxicomanes pouvaient dealer le Subutex en revendant le surplus. Un cachet valant au marché noir plus cher que la boîte complète.

S’agit-il d’un réseau organisé ou d’un ensemble de libertés prises avec les règles de la prescription et de la délivrance ? La justice tente de faire le tri entre ceux qui n’ont fait que fermer les yeux pour des raisons commerciales et ceux qui auraient sciemment favorisé ce grave trafic.

Michel Laspougeas, président de l’ordre régional des pharmaciens, a condamné fermement ce qu’il considère comme « des excès détestables » et a promis des sanctions sévères si ces faits sont avérés. Même tonalité chez Alain Gleises, le président départemental de l’ordre des médecins, qui a qualifié ses confrères impliqués de « malfrats » et a indiqué que l’Ordre serait partie civile.

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