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Subutex, numéro 2 du détournement

Publié le 10 novembre 2007
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Il y a toujours un revers aux médailles. En parallèle d’effets bénéfiques certains, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) constate, dans son dernier rapport (http://www.ofdt.fr), que le détournement des produits de substitution aux opiacés se développe, Subutex en tête : « La buprénorphine haut dosage est devenue en 2005 le deuxième médicament à l’origine d’une falsification d’ordonnances. » Dans certaines régions, l’OFDT constate « moins d’usagers revendant des surplus mais des fraudes plus organisées : vols de carte Vitale, recrutement de faux usagers, consultations dans plusieurs départements... ». 32 % des utilisateurs de buprénorphine haut dosage (BHD), dont le but est de « se défoncer », l’obtiennent d’ailleurs par prescription. A l’inverse, 16 % de ceux qui l’utilisent dans un cadre thérapeutique l’acquièrent exclusivement sur le marché parallèle.

Quelle place pour les pharmaciens ?

Le mésusage de la méthadone se fait aussi de plus en plus visible, mais reste modéré par rapport à la BHD. L’obtention sur le marché parallèle et l’usage détourné concernent, en 2006, 29 % des usagers.

En attendant que se précise la politique gouvernementale en matière de lutte contre les drogues et la toxicomanie, Roselyne Bachelot a indiqué que « le directeur général de la Santé devrait signer prochainement un arrêté visant à limiter le mésusage de certains médicaments ». Le dispositif prévoit une meilleure traçabilité entre le prescripteur et le pharmacien et la mise en place de protocoles de soins entre le médecin traitant et le médecin-conseil de la caisse. Contre les hépatites, la ministre de la Santé veut « renforcer la mise à disposition de matériel stérile et évaluer la place des pharmaciens dans la politique de réduction des risques ».

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