Punaises de lits et cafards : alerte sur des insecticides

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Punaises de lits et cafards : alerte sur des insecticides

Publié le 5 décembre 2023
Par Yolande Gauthier
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Face à la recrudescence des intoxications, les autorités sanitaires alertent sur les dangers liés à l’utilisation de produits insecticides interdits en France.

Une étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et des centres antipoison, publiée le 5 décembre, décompte en effet 163 cas d’intoxication dus au produit SNIPER 1000 EC DDVP entre janvier 2018 et juin 2023, dont 104 depuis janvier 2022. Cet insecticide employé pour lutter contre les punaises de lit ou les cafards contient du dichlorvos, un organophosphoré classé comme mortel par inhalation et toxique par contact avec la peau ou par ingestion. Il est aussi très toxique pour les organismes aquatiques et est interdit dans les biocides à usage ménager depuis 2013 en France. Le dichlorvos est également présent dans d’autres produits comme le SHOOTER 1000 EC DDVP. De tels insecticides sont principalement retrouvés illégalement sur des marchés ou des bazars d’Ile-de-France (nord de Paris et Seine-Saint-Denis), ou ont été rapportés de l’étranger, particulièrement d’Afrique.

Informer sur les risques

Le dichlorvos peut provoquer des symptômes asthmatiformes, des troubles oculaires et neurologiques avec perte de connaissance, ou une allergie cutanée. Près de 10 % des intoxications recensées par l’Anses ont été de gravité moyenne et 5,5 % de gravité forte, entraînant le décès de 3 personnes. Les contrôles menés depuis le début de l’année par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) ont déjà conduit à la saisie de 400 flacons d’insecticide et au retrait d’annonces en ligne. Les autorités sanitaires rappellent que la lutte contre les punaises de lit passe d’abord par des mesures mécaniques et thermiques puisque ces nuisibles « ont développé des résistances à la quasi-totalité des insecticides en vente libre ». Si l’infestation persiste, le recours à un professionnel spécialiste « formé et possédant un certificat Certibiocide contrôlé par le ministère de la Transition écologique » est recommandé. Plus généralement, l’achat de biocides doit se faire de préférence dans des circuits de distribution conventionnels, où des conseils peuvent être donnés pour leur utilisation et leur stockage.

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