Protoxyde d’azote : une téléconsultation pour les consommateurs

L’augmentation croissante de l’usage détourné du protoxyde d’azote à des fins récréatives inquiète les autorités de santé depuis plusieurs années. « Le gaz hilarant ne fait plus rire du tout », résume le D^r Christophe Riou, addictologue aux HCL qui s’est spécialisé dans la prise en charge des patients victimes des effets de ce gaz. Nombre d’usagers perçoivent le « proto » comme un produit inoffensif. Or, en sus de ses effets addictifs, le gaz est également neurotoxique et peut provoquer des lésions graves et irréversibles comme une paralysie des membres. « Le souci, c’est que les premiers symptômes, souvent des fourmillements dans les bras ou les jambes, sont perçus comme légers. Beaucoup de personnes atteintes, la plupart très jeunes, ne font pas attention ou pensent que ce n’est rien. Et quand elles arrivent à nous, il est souvent trop tard », souligne le D^r Riou.
C’est pourquoi il propose aux habitants de Lyon (Rhône) et de sa région une téléconsultation de 30 minutes permettant d’évaluer les habitudes de consommation de protoxyde d’azote du patient ou du proche concerné. Si un usage problématique est détecté, une consultation en présentiel à l’hôpital Pierre Wertheimer de Bron (Rhône), qui collabore au projet, sera proposée afin de réaliser un bilan sanguin et un examen approfondi.  Les professionnels de santé peuvent en complément de ce dispositif bénéficier d’une télé-expertise leur permettant de discuter d’un patient, via la messagerie sécurisée de santé régionale Mon Sisra.