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Privilégier les faibles doses d’estrogènes

Publié le 21 mai 2016
Par Yolande Gauthier
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Publiée dans le British Medical Journal, une étude observationnelle française s’est penchée sur le lien entre pilule contraceptive et risque d’embolie pulmonaire, d’infarctus du myocarde ou d’AVC en fonction de la dose d’éthinylestradiol ou du progestatif. Alain Weill et ses collègues ont analysé les données du SNIIRAM (Système national d’information interrégimes de l’Assurance maladie) et du PMSI (Programme de médicalisation des systèmes d’information) de près de 5 millions de femmes âgées de 15 à 49 ans ayant pris un contraceptif oral entre juillet 2010 et septembre 2012. Ils ont comptabilisé 18 000 embolies pulmonaires, 1 046 AVC et 407 infarctus du myocarde. L’association lévonorgestrel/30-40 µg d’estrogène était utilisée par 58,3 % des femmes. L’étude n’incluait pas, par définition, les contraceptifs oraux non remboursés, comme ceux à base de drospirénone. Mais les auteurs estiment qu’elle englobait les deux tiers des femmes prenant une pilule de 3e génération, et la totalité de celles prenant une pilule de 2e génération. Les résultats montrent que, pour un même progestatif, une dose faible d’estrogène (20 µg) est associée à une diminution des risques de 25 % pour l’embolie pulmonaire, 18 % pour l’AVC et 44 % pour l’infarctus du myocarde, par rapport à une dose de 30-40 µg. Comparés au lévonorgestrel, le désogestrel et le gestodène multiplient respectivement par 2,2 et 1,6 le risque d’embolie pulmonaire. « La combinaison lévonorgestrel/éthinylestradiol 20 µg est celle qui est associée au moindre risque cardiovasculaire », concluent les chercheurs.

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