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Pas de toxicité mais des « difficultés » avec Levothyrox NF
Pas d’argument en faveur d’une toxicité propre de la nouvelle formule du Levothyrox » : telle est la conclusion de la dernière étude de pharmaco-épidémiologie de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) sur le changement de formulation de Levothyrox, publiée le 13 juin. En revanche, l’agence note des « difficultés » rencontrées par certains patients lors du passage à la nouvelle formule au printemps 2017, concrètement marquées par une augmentation de 2 % en 1 an du nombre des consultations médicales et par une hausse de l’utilisation de certains médicaments (benzodiazépines, antidépresseurs, antihypertenseurs, hypolipémiants, antiagrégants plaquettaires) par rapport à la population témoin. L’enquête, de grande ampleur (plus de 2 millions de personnes suivies sur 7,5 mois en moyenne), « conforte notre constat que 2,5 millions de patients français ont, depuis plus de 2 ans, trouvé leur équilibre thyroïdien grâce à cette nouvelle formule », se félicite le laboratoire Merck. Mécontentement, en revanche, du côté des patients : c’est une « étude massive, purement statistique », qui « s’obstine à refuser d’attribuer les effets indésirables à un éventuel problème de sécurité spécifique lié à la nouvelle formule de Levothyrox » et « nie le ressenti des patients », a réagi l’Association française des malades de la thyroïde dans un communiqué le 14 juin. Toujours est-il que ces « difficultés » sont à l’origine d’un changement de spécialité après quelques mois d’utilisation pour 18 % des patients qui avaient commencé la nouvelle formule entre avril et juin 2017.
Dans la discussion accompagnant l’étude de l’ANSM, les auteurs font un parallèle avec la Nouvelle-Zélande, où, en juillet 2007, le laboratoire GlaxoSmithKline (GSK) avait modifié les excipients et l’aspect des comprimés d’Eltroxin, seul médicament à base de lévothyroxine présent sur le marché. Dans les mois qui ont suivi, l’agence du médicament néozélandaise a enregistré une explosion du nombre de signalements d’effets indésirables, mais a conclu à une composition et une qualité irréprochables du médicament. Plusieurs explications sont avancées dans le rapport final néozélandais publié en 2009 : un manque d’information des professionnels de santé et des patients sur le changement de formulation, un changement de conditionnement à l’origine de confusion entre différents dosages, une forte médiatisation autour des effets indésirables signalés, dans un contexte où il n’y avait pas d’alternative sur le marché. Cela ne vous rappelle rien ?§
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