Parkinson : GSK attaqué en justice pour avoir minimisé les effets indésirables de Requip

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Parkinson : GSK attaqué en justice pour avoir minimisé les effets indésirables de Requip

Publié le 23 août 2024
Par Audrey Chaussalet
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Un patient soigné par Requip (ropinirole), médicament indiqué pour ralentir la progression de la maladie de Parkinson, assigne le laboratoire pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK), devant le tribunal judiciaire de Nanterre (Hauts-de-Seine). Il reproche au fabricant d’avoir minimisé dans la notice les effets indésirables liés à ce traitement et notamment la survenue de multiples dépendances (hypersexualité, achats compulsifs et dépendance aux jeux d’argent, etc.).

C’est la seconde fois, selon le site d’information Mediapart, que le laboratoire GlaxoSmithKline (GSK) est traîné en justice par un patient traité par Requip. La première affaire remonte à 2004 dans laquelle le patient, après sept ans de bataille judiciaire, avait alors obtenu gain de cause en 2012. Suite à cette procédure, GSK a bien procédé à quelques modifications sur la notice de la spécialité. En 2006, par exemple, l’addiction aux jeux a été ajoutée dans les effets indésirables. Suivis en 2013 par les achats compulsifs et les compulsions alimentaires. En 2008, la notion « d’augmentation de la libido » a également été remplacée par le terme « hypersexualité », mais celui-ci figure uniquement dans la catégorie « fréquence indéterminée ». Des modifications qui sont une nouvelle fois jugées insuffisantes, alors que le lien de causalité et son caractère certain et exclusif entre les troubles du contrôle de l’impulsion et la prise de Requip sont avérés depuis longtemps. En effet, une étude publiée dans la revue Neurology en 2018 révélait que la moitié des patients sans antécédents ont développé ce type de troubles au bout de cinq ans de traitement aux agonistes dopaminergiques, dont fait partie Requip. Environ 48 000 personnes atteintes de la maladie de Parkinsonsont sous Requip ou l’un de ses génériques en France, un nombre stable depuis dix ans, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). L’audience entre le plaignant et GSK est prévue en novembre 2025. Selon Mediapart, le patient, Stéphane Grange, aujourd’hui âgé de 55 ans, a rejeté l’offre de transaction à 50 000 euros faite par GSK, en échange de l’arrêt des poursuites, assorti d’une clause de confidentialité.

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