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Paracétamol, AINS, alpha-amylase et vasoconstricteurs redonnent ses titres de noblesse au conseil

Publié le 10 janvier 2020
Par Yolande Gauthier
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Acompter du 15 janvier, plusieurs molécules disponibles en libre accès repartiront derrière le comptoir. Des mesures prises par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pour « renforcer le rôle de conseil du pharmacien » et « sécuriser l’utilisation de ces médicaments ». Première catégorie touchée : le paracétamol, l’ibuprofène et l’aspirine. «   En cas de douleur et/ou fièvre dans un contexte d’infection courante, l’utilisation du paracétamol doit être privilégiée   », remarque l’ANSM. Les règles de bon usage seront plus particulièrement rappelées aux personnes à risque (moins de 50 kg, insuffisance hépatique légère à modérée, insuffisance rénale sévère, alcoolisme chronique, etc.). Un pictogramme « Surdosage = danger » avec un message d’alerte est prévu sur les boîtes. Hors prescription, le traitement par paracétamol ou anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) doit être limité à trois jours en cas de fièvre ou cinq jours en cas de douleur, en prenant la dose la plus faible pendant la durée la plus courte possible. Les AINS sont tous contre-indiqués à partir du sixième mois de grossesse, quelle que soit la voie d’administration, en raison d’un risque d’atteinte rénale et cardiopulmonaire pouvant entraîner la mort fœtale in utero ou néonatale. Il faut également garder en mémoire que les AINS peuvent être à l’origine de complications infectieuses graves cutanées (dermohypodermites, fasciites nécrosantes, etc.), pulmonaires (pleurésie, pneumonie, etc.), neurologiques (abcès cérébraux, entre autres) ou ORL (cellulite, médiastinite, etc.), essentiellement à streptocoque ou à pneumocoque. L’utilisation des AINS est à éviter en cas de varicelle ou de douleur dentaire non couverte par une antibiothérapie.

Même souci de renforcement de la sécurité pour les spécialités à base d’alpha-amylase, susceptibles de provoquer des réactions et chocs anaphylactiques parfois sévères. Là encore, des conseils doivent être donnés au comptoir. Après avoir vérifié l’absence d’antécédents d’hypersensibilité à la substance active, les patients seront invités à arrêter immédiatement le traitement et à consulter en urgence un médecin en cas d’éruption cutanée, de difficultés à respirer, de gonflement du visage ou de chute de tension.

Un mot, enfin, sur les médicaments contre le rhume contenant de la pseudoéphédrine, dont l’ANSM souhaite aussi renforcer la sécurité d’utilisation. Pour lutter contre les mésusages encore trop nombreux (307 cas graves notifiés entre 2012 et 2018), l’agence va diffuser courant janvier une fiche à remettre aux patients au moment de la délivrance. Elle rappelle le bon usage des vasoconstricteurs, leurs effets indésirables cardiovasculaires et neurologiques, ainsi que les conseils en cas de rhume.§

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