Levothyrox : rebondissements dans le feuilleton judiciaire

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Levothyrox : rebondissements dans le feuilleton judiciaire

Publié le 13 novembre 2017
Par Anne-Charlotte Navarro
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Plusieurs patients ont décidé de saisir la justice pour obtenir réparation des dommages subis par la prise de la nouvelle formule de Levothyrox. Les patients ont deux choix : soit saisir le juge civil, soit le juge pénal.

Le dossier civil porté par Maitre Christophe Lèguevaques

Le 30 octobre 2017, nos confères du Dauphine Libéré ont révélé que l’usine Patheon de Bourgoin-Jallieu fabrique depuis plusieurs années Eutirox, destiné au marché italien. Face à cette information, Maitre Christophe Lèguevaques a diligenté plusieurs actes de procédure dans le cadre de l’action collective et conjointe.

Suite à ceux-ci, le 10 novembre 2017, les laboratoires Merck et le ministère de la Santé ont précisé par voix de presse que « l’usine iséroise fabrique de l’Eutirox commercialisé en Italie qui n’est pas strictement identique à l’ancienne formule du Levothyrox, commercialisé en France. » Or les internautes ont exhumé un point d’information rédigé par l’ANSM, datant du 13 août 2013. Dans ce texte, l’ANSM constate que pour faire face aux tensions d’approvisionnement en lévothyroxine du laboratoire Merck, « la spécialité Eutirox sera importée d’Italie. Cette spécialité est de composition identique au Levothyrox, en principe actif et en excipients. » Maitre Christophe Lèguevaques constate que « les laboratoires Merck et les pouvoirs publics continuent de mentir ».

Le dossier pénal porté par Maitre Anne-Catherine Colin-Chauley

Le 10 novembre 2017, l’avocate a porté plainte contre Agnès Buzyn et Bruno Le Maire pour « abstention volontaire de porter assistance à une personne en péril », selon Nice Matin. Elle reproche à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, sa gestion de cette crise sanitaire, et au ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, de ne pas avoir essayé de trouver une transaction avec le laboratoire Merck et l’ANSM.

Le même jour, elle a déposé une seconde plainte contre X visant, entre autres, les médecins et les pharmaciens qui « ont refusé de prendre en considération des symptômes indésirables de leurs patients ».

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Ces deux nouvelles plaintes viennent s’ajouter à la plainte pour mise en danger de la vie d’autrui contre le laboratoire Merck et l’ANSM. C’est dans le cadre de cette procédure confiée au tribunal de Marseille, que les locaux de l’ANSM et de Merck ont été perquisitionnés.