Levothyrox : années 2017- 2018 à tonalité judiciaire, la FSPF assignée

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Levothyrox : années 2017- 2018 à tonalité judiciaire, la FSPF assignée

Publié le 27 décembre 2017
Par Marjolaine Labertonière
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L’association Vivre sans thyroïde a saisi le tribunal de grande instance (TGI) de Paris pour obtenir une expertise et des documents sous astreinte. À cet effet, l’avocat Me Leguevaques assigne logiquement les laboratoires Merck, Patheon France (fabricant d’Eutyrox destiné au marché italien), Serb qui produit les gouttes buvables de L-Thyroxine et, plus étonnant, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) ainsi que la société IMS Heath avec son réseau Pharmastat.

Les documents demandés au syndicat doivent permettre de connaître « le taux de rotation dans les officines du Levothyrox (ancienne et nouvelle formule) sur la période du 1er janvier 2007 au 30 novembre 2017 ; les relations de la profession avec les autorités sanitaires et les laboratoires Meck ; d’apprécier l’implication des pharmaciens d’officine dans la pharmacovigilance de cette spécialité et notamment au moment de la crise du générique (2010) ou de celle de l’approvisionnement (2013) ». Auprès de Pharmastat, il s’agit d’avoir accès aux données de vente récoltées par le réseau des 14000 pharmacies.

Philippe Gaertner se dit étonné de cette assignation. « Si l’association désirait des informations sur nos rapports avec le laboratoire Merck ou d’autres documents, elle aurait pu prendre contact avec nous, nous l’aurions renseignée », dit-il laconique.

L’audience a été fixée le 26 janvier 2018.

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Pendant ce temps, le 26 décembre, au TGI de Saint-Gaudens (Haute-Garonne), le juge des référés a estimé qu’il n’y avait ni « préjudice d’angoisse » ni « caractère d’urgence » s’agissant de la quarantaine de patients qui demandaient à Merck de leur fournir l’ancienne formule. Une décision opposée à celle du juge des référés de Toulouse qui avait condamné le 14 novembre le laboratoire à fournir à 25 patients « par le biais des circuits de distribution et de commercialisation, sans délai ».

Par ailleurs dans l’action collective (plus de 500 assignations déposées, 2 000 en attente) engagée par Me Leguevaques contre Merck au tribunal d’instance de Lyon l’audience est fixée au 1er octobre 2018. Les plaignants ont jusqu’au 15 février 2018 pour déposer leurs dossiers.

Enfin, interrogée hier par France Info, Nell Gaudry, présidente de l’Association française des malades de la thyroïde voudrait qu’Agnès Buzyn déclare un « scandale sanitaire » pour relancer la fabrication de l’ancienne formule.

D’autres actions sont en cours, nous en parlions ici.