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- Les risques hémorragiques à la loupe
Le laboratoire Boehringer Ingelheim lance une étude de phase I pour un antidote du dabigatran (Pradaxa). Il s’agit d’un fragment d’anticorps monoclonal humanisé, conçu pour bloquer rapidement l’activité anticoagulante du dabigatran. S’il passe les essais cliniques, il pourrait apporter une solution thérapeutique dans les situations d’hémorragies graves en cas de surdosage. Mais quoi qu’il arrive, selon le laboratoire, pas de disponibilité avant fin 2015, dans le meilleur des cas ! Pour préciser le risque hémorragique lié au dabigatran, l’étude RE-LY, qui a déjà évalué l’efficacité et les effets indésirables de la molécule, a été poursuivie sous le nom de RELY-ABLE pendant 28 mois supplémentaires sur 5 851 patients. Le risque relatif d’AVC chez les patients atteints de fibrillation auriculaire a été réduit de plus de 30 % avec 150 mg de dabigatran deux fois par jour en comparaison avec la warfarine (risque annuel de 2,07 % contre 2,78 %). A cette posologie, le risque d’accident hémorragique grave n’est pas significativement différent de celui de l’AVK. A 110 mg deux fois par jour, l’efficacité du dabigatran semble comparable à celle de la warfarine, mais avec une réduction significative (environ 25 %) du nombre d’accidents hémorragiques majeurs par rapport à l’AVK.
Moins d’hémorragies digestives que sous AVK
L’étude Mini-Sentinel réalisée aux États-Unis à l’initiative de la FDA révèle par ailleurs que le nombre d’hémorragies intracrâniennes et digestives est 1,8 à 2,6 fois plus élevé chez les nouveaux utilisateurs de warfarine que chez les nouveaux utilisateurs de dabigatran. Et selon les données d’une récente méta-analyse, en dépit de l’absence d’antidote disponible pour le dabigatran, les accidents hémorragiques graves survenant sous Pradaxa ne provoquent pas plus de décès que ceux liés aux AVK disposant pourtant d’un antidote. La vigilance du pharmacien est particulièrement requise sur les erreurs de posologies, l’interdiction d’ouvrir les gélules et l’évaluation régulière de la fonction rénale des patients traités par dabigatran. Autant d’éléments qui auraient justifié d’inclure les nouveaux anticoagulants dans les entretiens pharmaceutiques de suivi au même titre que les AVK.
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