Les adjuvants aluminiques font à nouveau débat

Le P^r Romain Gherardi, de l’hôpital de Créteil, a soutenu lors d’une conférence de presse organisée le 12 novembre par le Réseau environnement santé et Les Verts, que l’ANSM avait injustement refusé en septembre dernier de financer ses recherches sur les risques des adjuvants aluminiques. L’ANSM réfute toute discrimination : « Le dossier du P^r Gherardi a été défendu dans le cadre d’un appel d’offres compétitif, très large, sur le médicament et les produits de santé. Il n’a pas été retenu mais cela ne remet pas en cause l’intérêt des travaux menés par son équipe. »

Les associations veulent un moratoire

A ce jour, le niveau de preuve semble insuffisant aux yeux de l’ANSM pour établir un lien entre les manifestations cliniques observées et le développement de myofasciites à macrophages (lire aussi p. 73) : « Remettre en cause les adjuvants aluminiques sur cette base peut avoir des effets très négatifs sur l’opinion publique car il est de toute façon impossible de s’en passer à l’heure actuelle. Même s’il y avait d’autres éléments de preuve, la décision de financer spécifiquement des recherches sur l’aluminium et la possibilité de le remplacer par d’autres types d’adjuvants aussi efficaces et aussi sûrs dépasse le cadre de la seule ANSM. Elle suppose notamment un avis du Haut Conseil de la santé publique et du ministère de la Santé. » Soutenu par la députée européenne Michèle Rivasi, l’Association d’entraide aux malades de la myofasciite à macrophage et le Réseau environnement santé, le P^r Gherardi demande un moratoire sur les adjuvants aluminiques.