Vigilances Réservé aux abonnés

Le gadolinium remis en question

Publié le 18 mars 2017
Par Yolande Gauthier
Mettre en favori

Le Comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) de l’Agence européenne du médicament vient de recommander la suspension d’AMM de quatre agents de contraste à base de gadolinium, utilisés par voie intraveineuse lors des IRM (imagerie par résonance magnétique). Il s’agit de l’acide gadobénique (présent dans Multihance), du gadodiamide (Omniscan), de l’acide gadopentétique (Magnevist) et du gadoversetamide (non commercialisé en France). Cette recommandation résulte d’études apportant des preuves convaincantes de l’accumulation de faibles quantités de gadolinium dans le cerveau, et ce plusieurs mois après l’injection. Il s’agit d’une mesure de précaution. Le PRAC note que, même si aucun symptôme, ni maladie n’ont été rapportés, les données quant aux effets à long terme sur le cerveau sont limitées. Il précise que le dépôt de gadolinium dans d’autres organes et tissus a été associé à de rares effets indésirables cutanés ou néphrologiques. Les quatre composés incriminés sont classés comme étant des agents linéaires, dont la structure est plus propice au relargage du gadolinium. Quant aux autres produits à base de gadolinium, à la structure macrocyclique plus stable (acide gadotérique, gadobutrol), le PRAC préconise de les utiliser à la plus faible dose possible pour obtenir des images interprétables, et uniquement lorsqu’une IRM sans produit de contraste ne convient pas. L’avis du PRAC va maintenant être transféré au Comité des médicaments à usage humain (CMUH). Les industriels concernés par cette réévaluation peuvent demander au PRAC de réexaminer ses recommandations.§

Publicité