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L’attitude des patients face au retrait du dextropropoxyphène

Publié le 2 avril 2011
Par Francois Pouzaud
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Paul Carles, Nîmes (Gard)

Beaucoup de médecins avaient arrêté de le prescrire avant le retrait mais les patients attachés à cet antalgique qui disposaient encore de prescriptions ont fait des stocks. Personnellement, je ne nourris pas de regrets à l’égard de cette spécialité trop largement utilisée. Aujourd’hui, les patients ont basculé sur du paracétamol ou du paracétamol plus codéine pour des douleurs plus intenses et ils ne s’en portent pas plus mal. C’est bien d’être revenu à des molécules plus simples et qui sont suffisantes. Il faudrait encore en éliminer d’autres, comme le kétoprofène en topique.

Martine Le Provost, Brest (Finistère)

Je n’ai pas l’impression que mes clients ont fait des stocks. Sous le climat humide de la Bretagne, les douleurs sont reines mais les Bretons relativisent aujourd’hui leurs maux et réagissent avec beaucoup de pudeur depuis la récente catastrophe qui s’est abattue sur le Japon et l’affaire du Mediator. Il y a une prise de conscience qu’il fait bon vivre en France et qu’il y a tellement de préoccupations plus importantes qu’un retrait de médicament.

Philippe Minighetti, Arles (Bouches-du-Rhône)

Le retrait de Di-Antalvic, de Propofan et de leurs génériques est passé comme une lettre à la poste. Mes clients n’ont pas cherché à faire de provisions car j’ai pris le temps de leur expliquer les raisons de ce retrait. Le dextropropoxyphène n’est pas plus dangereux que le tramadol mais les restes d’une prescription faisaient l’objet d’une automédication importante. J’ai donc fait comprendre que la prise à tort et à travers de dextropropoxyphène, qui s’élimine lentement au niveau rénal, comportait un risque de toxicité et de dangerosité pour la santé. Le message a été compris et les patients m’ont écouté.

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