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La douleur à l’honneur
La première journée de Pharmagora a fait la part belle à la douleur entre le Rendez-vous formation « Prise en charge de la douleur » et le symposium « Défense d’avoir mal » de BMS-Upsa. Séances affichant complet pour les deux. Pléthore de sportifs chez Upsa qui mettait à l’honneur le célèbre club de rugby Sporting Union Agenais. Entre les prestations de différentes stars (Philippe Benetton, Maxime Bossis…), il fut rappelé que la douleur reste une priorité de santé publique. L’occasion également de revenir sur le fonctionnement des centres antidouleur et d’un réseau interdisciplinaire « Lutter contre la douleur » animé par des professionnels de santé, exerçant en ville et à l’hôpital. Son but ? Harmoniser les prises en charge de la douleur en respectant les recommandations de l’ANAES.
De la prise en charge de la douleur, il fut également question avec le Pr Françoise Brion et Olivier Bourdon, enseignants à la faculté de pharmacie de Paris-V. Le coeur de leur conférence : « les remèdes pour chasser les pleurs ». Cinq idées clés émergent :
– Il n’y a pas de nouveauté marquante dans ce domaine thérapeutique ; le plus attractif restant la galénique.
– Il est primordial de traiter le plus tôt possible la douleur en employant d’emblée un niveau antalgique adapté.
– L’évaluation de la douleur (planches de visage ou de localisation, échelle EVA, échelle verbale simple…) ne doit pas être réservée à l’hôpital.
– Attention à l’automédication à très haute dose !
– Avec les opioïdes, anticiper les effets indésirables, notamment la constipation, afin de favoriser l’observance.
Côté galénique, deux médicaments exclusivement disponibles à l’hôpital sont particulièrement intéressants : Perfalgan, une préparation injectable de paracétamol, et Actiq, un astucieux mais coûteux dispositif pour administration buccale de fentanyl qui serait tellement pratique à domicile…
Côté molécules, rappelons que le paracétamol, la morphine en IV et le fentanyl en IV peuvent être utilisés dès la naissance. L’ibuprofène est réservé aux nourrissons de plus de six mois, la codéine ne s’administre qu’à partir de un an, la buprénorphine et l’hydromorphone per os dès sept ans. Quant au tramadol, il faut attendre l’âge de douze ans pour le prescrire. Bon à savoir, l’aspirine n’est quasiment plus utilisée en pédiatrie à l’hôpital. Le risque, même rare, de syndrome de Reye fait recommander de ne pas utiliser cette molécule en dessous de deux ans.
Pendant la grossesse, le paracétamol reste la molécule de choix, mais l’utilisation de la codéine (moins de dix jours), du dextropropoxyphène (en traitement court) et de la morphine (en prévenant les équipes d’accouchement) reste possible.
Enfin, qu’on se le dise une bonne fois pour toutes, la morphine n’est pas le médicament de fin de vie. Il ne faut donc pas en avoir peur.
Quatre idées fausses sur la morphine
1. C’est le médicament du dernier recours.
2. Il y a un risque d’arrêt respiratoire.
3. Cela rend toxicomane.
4. On s’habitue au médicament.
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