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La colchicine
Alcaloïde, la colchicine est un antigoutteux aux propriétés anti-inflammatoires, qui empêche la précipitation des cristaux d’urate. Cette substance, à marge thérapeutique étroite, expose à un risque de défaillance multiviscérale parfois fatale en cas de surdosage.
Posologie
Depuis plusieurs années, la posologie utilisée en traitement curatif et préventif de la goutte a été diminuée pour limiter le risque d’intoxication en conformité avec les recommandations de l’European Alliance of Associations for Rhumatology (Eular) et de la Société française de rhumatologie (SFR).
En traitement de la crise, la colchicine est prescrite à doses dégressives. Son administration doit commencer, idéalement, dans les 12 premières heures suivant les signes de crise de goutte, à la dose de 1 mg, puis 0,5 mg 1 heure plus tard. Ensuite, elle est poursuivie à 0,5 mg 2 ou 3 fois par jour tant que les symptômes de la poussée persistent, généralement pendant 3 à 5 jours. Le schéma posologique « historique » à 3 mg le 1er jour, puis 2 mg par jour pendant 1 ou 2 jours, et enfin 1 mg par jour, doit être abandonné.
En prophylaxie des accès aigus de goutte, un traitement par colchicine est mis en place notamment lors de l’instauration du traitement hypo-uricémiant par allopurinol, et pendant 6 mois, à la dose de 0,5 mg à 1 mg par jour. Cette dose peut être réduite à 0,5 mg 1 jour sur 2 en cas d’insuffisance rénale modérée et de survenue d’effets indésirables.
Vigilance
La diarrhée ainsi que les nausées et vomissements sont les premiers signes de toxicité de la colchicine et doivent faire diminuer ou arrêter le traitement. Depuis juillet 2023, un message d’alerte sur les signes de surdosage potentiel de colchicine figure sur les conditionnements. Il invite à consulter rapidement le médecin s’ils apparaissent.
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a indiqué, en octobre 2023, que le nombre de cas d’intoxication était encore trop important. Selon la dose ingérée, une défaillance multiviscérale, parfois fatale, peut survenir (atteintes respiratoires, cardiovasculaires, hématologiques, neurologiques, etc.).
Dans Colchimax, la poudre d’opium et le tiémonium limitent l’apparition de phénomènes diarrhéiques et les douleurs intestinales qui l’accompagnent. La présence systématique d’un antidiarrhéique n’est pas toujours conseillée car il peut masquer les signes de surdosage.
Interactions médicamenteuses
Les macrolides (sauf la spiramycine) et la pristinamycine sont contre-indiqués avec la colchicine car ils diminuent son métabolisme entraînant un surdosage potentiellement fatal.
Pour les même raisons, l’association avec les inhibiteurs de la P-glycoprotéine (P-gp) et du cytochrome P450 3A4 (ciclosporine, vérapamil, antifongiques azolés, inhibiteur des protéases boostées par ritonavir, etc.) est déconseillée.
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