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Hydroxychloroquine dans Covid-19 : la pharmacovigilance compte cas graves et décès
Une centaine de cas d’effets indésirables liés à l’utilisation d’hydroxychloroquine (Plaquenil) ou de lopinavir/ritonavir (Kaletra) chez les patients atteints de Covid-19 ont été déclarés auprès des centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) depuis le 27 mars, vient d’annoncer ce vendredi 10 avril l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). La plupart des effets indésirables étaient déjà observés dans la littérature ou les RCP. Pour autant, les CRPV ont comptabilisé 82 cas graves, dont 4 décès imputables à part égale entre l’hydroxychloroquine et l’association lopinavir/ritonavir. Des chiffres sous-estimés « si l’on prend en compte la sous-déclaration des effets indésirables, habituelle, et probablement accentuée dans cette période de forte tension dans les services hospitaliers », explique l’Agence.
Des risques cardiovasculaires avérés
Inquiète de l’existence de risques cardiovasculaires, notamment dans le contexte où le virus Sars-CoV-2 peut induire une hypokaliémie, l’ANSM a mené une seconde enquête de pharmacovigilance. Qui a relevé 53 cas d’effets indésirables cardiaques, dont 43 avec l’hydroxychloroquine (seule ou en association avec l’azythromycine). Dont « 7 cas de mort subite, dont 3 ‘récupérés’ par choc électrique externe, une dizaine de troubles du rythme électrocardiographiques ou symptômes cardiaques les évoquant comme des syncopes, et des troubles de la conduction dont allongement de l’intervalle QT, d’évolution favorable après arrêt du traitement », analyse l’ANSM qui conclut : « Ce premier bilan montre que les risques, notamment cardio-vasculaires, associés à ces traitements sont bien présents et potentiellement augmentés chez les malades du Covid-19. » Pour l’Agence, ces médicaments prescrits dans la Covid-19 doivent être utilisés uniquement à l’hôpital, sous étroite surveillance médicale et dans le cadre fixé par le Haut Conseil de la santé publique.
Mais libération de prescription tous azimuts
C’est donc « un signal important » pour l’ANSM, qui répond ainsi au collectif « #Covid19-Laissons les médecins prescrire » réclamant «.la liberté d’autoprescription de l’hydroxychloroquine associée à l’azithromycine, sous stricte surveillance médicale, dans le but de réaliser une étude observationnelle rigoureuse portant sur plus d’un millier de médecins français infectés par le Covid-19. » Car, dans son communiqué de presse du 10 avril, le collectif brandit sa propre analyse de pharmacovigilance à partir de données brutes de l’ANSM entre 2017 et 2019, en conclut, sans analyse d’imputabilité des risques par les CRPV, et alors que le contexte épidémiologique était inexistant, que « ces données de pharmacovigilance n’expliquent pas les restrictions de prescription imposées par la Direction générale de la santé ». Parmi les membres du collectif, citons la psychiatre et députée LREM du Bas-Rhin Martine Wonner, également signataire de la pétition du Dr Douste-Blazy, soutien de Pr Raoult. Hasard du calendrier ou non, l’équipe de l’IHU de Marseille (Bouches-du-Rhône) venait tout juste de publier ce 9 avril l’abstract du troisième essai du Pr Raoult*, où il annonce démontrer « dans les résultats que la mortalité est de l’ordre de 0,5 % et que le taux de guérison est extrêmement élevé », en espérant que « le résumé de cet article en anglais (…) puisse servir éventuellement à des décisions politiques. »
* Essai portant sur l’association hydroxychloroquine/azithromycine administrée immédiatement après le diagnostic de Covid-19 chez 1.061 patients sans trouble cardiovasculaire.
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