Hydroxychloroquine dans Covid-19 : dix cas de toxicité cardiaque en Nouvelle Aquitaine

L’Agence régionale de santé de Nouvelle Aquitaine a révélé dimanche 29 mars plusieurs cas de toxicité cardiaque après des prises d’hydroxychloroquine en automédication chez des patients présentant des symptômes de Covid-19. « Ce ne sont que quelques cas, précisait ce lundi Gilles Auzemery, conseiller médical du directeur général de l’ARS Nouvelle Aquitaine. Mais le danger est bien là ! » Au total, une dizaine de cas étaient comptabilisés en une semaine dans la région, « dont un cas précis d’hydroxychloroquine associée à l’azythromycine ».

Les patients, aujourd’hui hospitalisés en service de réanimation ou de soins intensifs cardiovasculaires, présentaient des signes d’infection au Sars-CoV-2, sans nécessairement présenter des comorbidités. Quant à savoir comment ils ont pu se procurer l’hydroxychloroquine, inscrite sur la liste II des substances vénéneuses depuis le 15 janvier dernier ? « Il n’y a pas encore eu d’investigation », avouait le conseiller médical de l’ARS. « On ne veut pas se retrouver avec une inflation de cas parce qu’on n’aura pas suffisamment prévenu la population », lance-t-il. 

Interrogée ce lundi matin par Le Moniteur des pharmacies, l’ARS Provence-Alpes-Côte d’Azur, sur le territoire de laquelle le Pr Raoult mène des séries d’essais controversés sur l’hydroxychloroquine dans le traitement de Covid-19, n’avait « rien à signaler ».

L’hydroxychloroquine peut entraîner un allongement de l’espace QT du rythme cardiaque, avec des torsades de pointes parfois mortelles, et ce d’autant plus chez les patients Covid+ : le virus, en se liant au récepteur de l’angiotensine II, active le système rénine-angiotensine, conduit à une hyperproduction d’aldostérone qui contribue à une hypokaliémie. L’hypokaliémie est elle-même associée à un allongement de l’espace QT. Le risque est d’autant majoré que l’hydroxychloroquine est associée à l’azythromycine, autre molécule pouvant entraîner un allongement du QT. CQFD.