Hydroxychloroquine : à risque en cas de grossesse
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Hydroxychloroquine : à risque en cas de grossesse

Publié le 6 avril 2023
Par Yolande Gauthier
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Selon une étude publiée en 2021 dans l’American journal of obstetrics & gynecology, l’exposition à l’hydroxychloroquine pendant la grossesse majore le risque de malformation grave chez l’enfant à la naissance. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) fait le point.

Les chercheurs américains ont comparé 2 045 grossesses exposées à l’hydroxychloroquine et près de 3,2 millions de grossesses non exposées, avec un suivi des nourrissons pendant au moins 3 mois après la naissance. Leurs résultats montrent que la prise d’hydroxychloroquine à une dose quotidienne supérieure ou égale à 400 mg au cours du premier trimestre de la grossesse multiplie par 1,33 le risque de malformations congénitales. Les auteurs décrivent des augmentations plus substantielles du risque de fentes buccales, d’anomalies respiratoires et d’anomalies urinaires, « bien que ces estimations soient imprécises ». L’étude ne semble pas mettre en évidence de risque pour les doses d’hydroxychloroquine inférieures à 400 mg, mais l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) souligne que « les données restent trop limitées à ce jour pour exclure ce risque ».

En France, l’hydroxychloroquine (Plaquenil) est indiquée uniquement dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde, du lupus et dans la prévention de la lucite, à des posologies allant de 200 à 600 mg par jour. De nouvelles recommandations sont en cours d’intégration dans le Résumé des caractéristiques du produit (RCP) :

– l’utilisation d’une méthode de contraception est recommandée chez la femme en âge de procréer ;

– la prescription est à éviter au cours de la grossesse, sauf si le bénéfice pour la mère l’emporte clairement sur les risques potentiels pour l‘enfant ;

– si le traitement doit être poursuivi pendant la grossesse, utiliser la dose efficace la plus faible et mettre en place une surveillance obstétricale renforcée du fœtus ainsi qu’un suivi médical (notamment ophtalmologique) de l’enfant.

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Pour mémoire, l’ANSM rappelle également que l’hydroxychloroquine, l’azithromycine et l’ivermectine ne constituent pas des traitements du Covid-19.