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Délivrer Alli selon ses indications

Publié le 18 juillet 2009
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Michel Faubert, Cannes (Alpes-Maritimes)

Si l’on respecte scrupuleusement les indications d’Alli, on ne peut répondre favorablement qu’à 5 % des demandes. J’ai déjà refusé de le vendre à maintes reprises, et notamment dissuadé une cliente atteinte d’une affection hépatique de l’acheter, en lui expliquant qu’il pourrait se révéler dangereux pour elle compte tenu de sa maladie. Elle est probablement allée se le procurer dans une autre pharmacie. Pas loin d’ici, la concurrence conduit à des écarts à la limite de la légalité : le produit est placé sur des gondoles devant le comptoir ou disposé en libre accès avec des présentations de masse et des prix cassés.

Brigitte Tcharbatchian, Marseille (Bouches-du-Rhône)

Nous avons strictement respecté le protocole d’utilisation de ce médicament – que j’avais affiché dans la pharmacie -, d’où un certain nombre de refus de vente. Au groupe PHR, nous rédigeons des « ordo-conseils » : aucune boîte d’Alli n’est sortie sans avoir préalablement questionné la personne, afin de vérifier qu’elle entre bien dans le protocole, et sans la remise au patient de ce document spécifique au groupement. Nous portons dessus le résultat du calcul de l’IMC, les règles de posologie, les mises en garde, si c’est une femme jeune, la prise ou non d’une contraception orale, les aliments conseillés, etc. Par précaution, j’ai prévu le cas où il y aurait une mesure de retrait en urgence. Tous les clients sous Alli sont enregistrés dans l’ordinateur, avec leur nom et leur numéro de téléphone.

Bernard Rousselon, Chauffailles (Saône-et-Loire)

A peine le médicament mis sur le marché, la profession a été décriée. Aussi, nous nous sommes montrés d’emblée très vigilants. Pour éviter tout risque de vente médicalement injustifiée, nous tenons à avoir la personne qui veut maigrir en face de nous et déterminons son IMC à partir d’un abaque car la pharmacie ne dispose pas d’une balance électronique. Quand Alli n’est pas indiqué, nous orientons la personne en surpoids sur des alternatives non médicamenteuses. Le travail collectif réalisé au niveau de l’équipe a été très stimulant et instructif. Le soutien du laboratoire a été précieux pour ne pas vendre à n’importe qui. Aujourd’hui, la pharmacie n’est pas en rupture de stock d’Alli.

en direct du Net

« Les clients qui correspondent à cette indication font rarement la démarche seuls, ils s’en remettent pour la plupart à leur médecin. »

« Délivrance zéro chez moi. »

« Trois refus pour une délivrance… »

« Je trouve la mise en place de ce dispositif dangereuse. »

« Soyons vigilants ! »

« Je calcule toujours l’IMC et déconseille de prendre Alli s’il est inférieur à 28 en expliquant les mesures d’hygiène à suivre pour perdre du poids. »

« Nous leur vendons autre chose… »

« Hygiène de vie, alimentation, exercice physique, on peut facilement perdre 4-5 kg avec un IMC > 28 uniquement en modifiant ses habitudes. »

« Quand on leur explique le pourquoi de notre refus de vente, ils n’insistent pas. Ont-ils compris ou vont-ils voir ailleurs ? »

Enquête flash*

Les clients qui vous demandent de l’Alli :

– ont pour la plupart un IMC > 28 44,69 %

– ont rarement un IMC > 28 43,24 %

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– ne vous donnent pas connaissance de cette information 12,08 %

(Sur une base de 414 votants.)