Contraceptifs progestatifs et méningiome : une IRM ciblée sous désogestrel

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Contraceptifs progestatifs et méningiome : une IRM ciblée sous désogestrel

Publié le 21 mars 2025
Par Alexandra Blanc
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Après la mise en place de plusieurs mesures pour limiter le développement d’un méningiome avec certains progestatifs, l’examen du risque se poursuit avec les contraceptifs oraux largement prescrits en France. Ainsi, l’Agence nationale du médicament et de produits de santé s’est penchée sur le désogestrel et publie ses recommandations.

Les résultats de l’étude du groupement d’intérêt scientifique EPI-PHARE a permis de définir un risque très faible de méningiome associé au désogestrel 75 µg, bien inférieur au risque identifié antérieurement avec la cyprotérone (Androcur et génériques), le nomégestrol (Lutényl et génériques), la chlormadinone (génériques), le médrogestone (Colprone) et la médroxyprogestérone (Depo Provera).

Ce risque a été observé avec les contraceptifs oraux au désogestrel seul, notamment chez les femmes de plus de 45 ans ou en cas d’utilisation de plus de 5 ans.

Au regard de ces données, l’ANSM publie de nouvelles recommandations de bon usage et de suivi pour les femmes utilisant ces contraceptifs.

Une IRM pour les femmes symptomatiques ou à risque

Le risque identifié étant très faible, l’Agence préconise la réalisation d’une IRM cérébrale uniquement dans 2 cas :

– pour les femmes présentant des signes évocateurs de méningiome (maux de tête persistants, troubles visuels, faiblesse musculaire, troubles de l’équilibre, troubles du langage, perte de mémoire, épilepsie nouvelle ou aggravée) ;

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– à l’instauration d’un traitement par désogestrel, en cas d’exposition antérieure de plus d’un an à un progestatif à risque.

Les contraceptifs concernés par les nouvelles recommandations

Les pilules microprogestatives à base de désogestrel 75 µg ciblés par les mesures préconisées par l’ANSM sont Antigone, Optimizette, Elfasette, Cerazette et génériques des laboratoires Biogaran, Cristers et Sandoz.

Bien que non directement étudiée, l’Agence considère qu’il est hautement probable que la très faible augmentation du risque de méningiome concerne également les pilules combinées contenant 150 µg de désogestrel et de l’éthinylestradiol.

De même, par précaution, les recommandations émises pour le désogestrel 75 µg s’appliquent également à l’implant contraceptif Nexplanon 68 mg car il contient un dérivé actif du désogestrel, l’étonogestrel.

Une communication vers les professionnels de santé et les patientes

L’autorité sanitaire française indique qu’elle prévoit de se rapprocher de l’Agence européenne des médicaments (EMA) afin d’inscrire le risque de méningiome dans les résumés des caractéristiques de ces médicaments et dans les notices.

Les professionnels de santé recevront un e-mailing dans les prochaines semaines pour les informer de ces mesures. L’Agence travaille également à une information des femmes.

L’ANSM rappelle que ces recommandations ne doivent pas amener les femmes à arrêter les contraceptifs à base de désogestrel sans avis médical car cela expose à un risque de grossesse non désirée. Si un méningiome est découvert, le contraceptif à base de désogestrel doit être arrêté et la patiente orientée vers un neurochirurgien.