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Colorants et amertume pour lutter contre la « soumission chimique »

Publié le 9 juin 2007
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A l’Afssaps, un groupe de travail intitulé « Recommandations galéniques et prévention du détournement des médicaments » sera mis en place à l’automne. Dans le cadre de prérequis galéniques, il émettra des recommandations destinées aux industriels qui devront prendre en compte le risque de « soumission chimique » pour leurs médicaments en développement ou déjà commercialisés. Cela passera par l’ajout de colorant ou de substance amère.

Très impliquée dans la prévention du risque de soumission chimique, l’Afssaps a déjà refusé l’AMM pour deux hypnotiques qui se dissolvent rapidement dans un liquide sans laisser de trace, l’un effervescent et l’autre en gouttes. Elle a également refusé le retrait d’un colorant d’une benzodiazépine.

Des chiffres sous-estimés

La décision ne surprend guère. Le deuxième volet de l’enquête nationale menée par les centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance montre que le nombre de cas rapportés de soumission chimique est en nette augmentation : 316 entre avril 2005 et mai 2006 contre 258 entre octobre 2003 et mars 2005. Nathalie Richard, responsable de l’unité Stupéfiants et psychotropes de l’Afssaps, estime même que ce nombre est sous-évalué. Le profil des cas est similaire entre les deux volets de l’étude, hormis la hausse spectaculaire de la proportion de victimes mineures (passant de 8 % à 16 %). Les benzodiazépines restent les substances les plus utilisées.

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