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Cérivastatine : Marc Girard, un expert judiciaire en terrain miné
S’il ne l’était déjà, il est en passe de devenir l’ennemi public numéro un de l’industrie pharmaceutique en France. Virulent dans les procès liés au vaccin anti-hépatite B, le Dr Marc Girard se montre encore extrêmement corrosif dans un rapport qu’il vient de remettre en tant qu’expert judiciaire dans le cadre des plaintes sur la cérivastatine : « Il est désormais possible d’affirmer que l’autorisation de mise sur le marché et la prescription massive de la cérivastatine n’ont été rendues possibles que par suite de manquements graves et répétés à la prudence hippocratique comme aux obligations de sécurité normalement placées sous la responsabilité tant des autorités sanitaires internationales que des prescripteurs. »
Dans ce rapport, Marc Girard remet en cause les compétences de l’expert choisi par Bayer pour son dossier d’AMM, vu les énormités relevées, que ce soit au plan méthodologique et scientifique que du simple bon sens, précisant aussi que « le mépris de l’expert de Bayer pour la simple lettre de la réglementation est effarant ».
Le risque de rhabdomyolyse grave était décelable dès 1991, selon Marc Girard, qui évoque aussi des effets indésirables sous-estimés sur le foie, le pancréas… Et note que les pratiques de Bayer durant le développement, l’enregistrement et la commercialisation de ses produits « représentent l’état habituel des pratiques en matière pharmaceutique ». Ce que Bayer a d’ailleurs mis en avant, en réaction, tout en parlant de certaines « erreurs, imprécisions et excès » du rapport. Les autorités sanitaires sont mises en cause quand est souligné le fait que les « leaders d’opinion », dans leur spécialité médicale, « fonctionnent tout aussi bien comme consultants pour l’industrie, rapporteurs des agences sanitaires et responsables de formation continue ». Une confusion des genres déjà dénoncée devant le Sénat américain par un expert de la FDA il y a un mois (voir Le Moniteur n° 2559). Mais Marc Girard s’en prend aussi aux prescripteurs qui auraient dû, selon lui, être prudents face à la promotion « tellement grossière » de Bayer. Bref, c’est indirectement le fonctionnement du système dans son entier que stigmatise l’expert. Questionnés par Le Moniteur à propos des attaques personnelles dont Marc Girard a déjà fait l’objet au cours de précédents procès, des avocats spécialisés nous disaient que, « lorsqu’on ne peut pas attaquer le travail, on attaque l’homme ». Pourvu que cela reste à fleurets mouchetés.
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