Le safran

PRINCIPAUX CONSTITUANTS

Caroténoïdes hydrosolubles, responsables de la couleur du safran : crocines (jusqu’à 2 % du poids sec, mélange d’esters monoglycosylés et diglycosylés de la crocétine, diacide polyénique), traces de lutéine, carotènes.

Picrocrocine (3 à 13 %) : glucoside terpénique qui donne au safran son goût amer.

Huile essentielle (0,4 à 1,3 %) : safranal (majoritaire, aldéhyde à l’origine de l’odeur du safran et qui se forme lors du séchage des stigmates à partir de la picrocrocine), α et β-pinène, isophorone.

Autres : flavonoïdes, amidon (13 %), huile grasse.

MÉCANISME D’ACTION

Par son goût amer et aromatique, le safran facilite la digestion.

Son action antioxydante et antiradicalaire est puissante (crocines, safranal).

Il exerce un effet antalgique de type périphérique. Son action anti-inflammatoire est nette en cas d’inflammation chronique, modérée en cas d’inflammation aiguë (rôle possible des flavonoïdes).

Il se révèle anxiolytique et sédatif, hypnotique à forte dose (safranal) et agit comme un relaxant musculaire. Le safranal se lierait au site des benzodiazépines du récepteur GABA-A.

L’effet antidépresseur passe par une inhibition de la recapture de dopamine, noradrénaline et de sérotonine (safranal, crocines).

Il contribue expérimentalement à la prévention et au ralentissement des déficits cognitifs.

Son activité antitumorale est démontrée.

La crocétine exerce des effets anti-athérosclérotiques et hypocholestérolémiants.

Le safran a fait l’objet de nombreuses études pilotes en particulier en Iran, où il fait partie de la médecine traditionnelle :

– dans la dépression légère à modérée, il se montre plus efficace que le placebo et autant que des médicaments de référence (imipramine, fluoxétine), avec moins d’effets indésirables ;

– il améliore le fonctionnement érectile chez des patients dépressifs stabilisés par antidépresseurs et est considéré comme aphrodisiaque ;

– un extrait spécifique revendique une action sur les accès compulsifs de grignotage ; cet effet s’accompagne d’une sensation de satiété et d’une modulation du poids ;

– le safran sous forme d’extrait a été utilisé dans des pathologies impliquant un stress oxydant (déficits cognitifs légers à modérés et maladie d’Alzheimer, glaucome à angle ouvert, DMLA, etc.).

POSOLOGIE

Poudre : 0,25 à 1 g par jour.

Dans les études cliniques : extrait sec hydro-alcoolique titré en safranal et crocine, 15 mg, 2 fois par jour.

PRÉCAUTIONS D’EMPLOI, CONTRE-INDICATIONS

Déconseillé en cas de grossesse (il est utilisé comme abortif et stimule l’utérus) et d’allaitement (pas de données de sécurité).

EFFETS INDÉSIRABLES

Pas d’effets indésirables notés jusqu’à une dose journalière de 1,5 g en poudre.

Des effets toxiques sont notés à forte dose (supérieure à 5 g) : engourdissements, étourdissements, vomissements, hématurie, saignements (nez, lèvres, paupières, utérus), coloration jaune de la peau et des muqueuses.

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

Un avis médical est nécessaire en cas de traitement concomitant contre la dépression. 

FICHE TECHNIQUE

Nom latin :Crocus sativus L.
Famille :Iridaceæ
Partie utilisée : stigmate séché.
Monographie de contrôle : monographie supprimée à la Pharmacopée européenne. Toujours en vigueur à la Pharmacopée européenne : safran pour préparations homéopathiques.
Propriétés : – antioxydantes, – antalgiques et anti-inflammatoires, – antidépressives, – anxiolytiques et sédatives, – digestives.
Indications traditionnelles en France : localement chez l’enfant dans les poussées dentaires douloureuses.