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Le cimicifuga
Les Indiens d’Amérique du Nord utilisaient le cimicifuga, ou actée à grappe, contre les morsures de serpent, les punaises, les troubles gynécologiques et en cas de rhumatismes. Qu’en est-il en Europe ?
COMPOSITION
Hétérosides triterpéniques du type cycloartane : actéine, 27-déoxyactéine, cimifugoside, cimicirasémosides….
Isoflavone (formononétine) dont la présence est fortement remise en cause.
Acides phénols : caféique, férulique.
Acides fukinolique et piscidique.
Amidon, tanins.
MÉCANISME D’ACTION
Le mode d’action exact et les constituants actifs ne sont pas connus à ce jour.
L’action œstrogénique est controversée. Les preuves manquent encore pour qualifier le cimicifuga de SERM (modulateur sélectif des récepteurs aux œstrogènes).
Les études cliniques, nombreuses mais de qualité inégale, sont en faveur de l’efficacité du cimicifuga sur les troubles neurovégétatifs de la ménopause et plus spécialement les bouffées de chaleur et les crises de suées. Et à un degré moindre, sur l’humeur.
Le mécanise d’action œstrogénique du cimicifuga sur les troubles neurovégétatifs de la ménopause est remis en cause. Il dépendrait plutôt de ses capacités de liaison à des récepteurs dopaminergiques, sérotoninergiques, gabaergiques et noradrénergiques mis en évidence chez l’animal.
POSOLOGIE
Femme adulte ménopausée : équivalent de 40 mg par jour, en 1 à 2 prises sous forme d’extrait sec (extrait sec éthanolique 58 %, 5 à 10/1 ou extrait sec au propanol 40 %, 6 à 11/1).
Sans avis médical, limiter le traitement à 6 mois. Consulter si les symptômes persistent en dépit du traitement.
EFFETS INDÉSIRABLES
Ont été rapportés : réactions cutanées (urticaire, démangeaisons), troubles gastro-intestinaux (dyspepsie, diarrhée).
Des cas d’hépatites, parfois graves, ont été notifiés en relation possible avec la prise de cimicifuga. Plusieurs explications sont avancées : problème de susceptibilité individuelle (hépatite auto-immune), ou falsification pouvant être fréquente avec d’autres espèces d’Actæa, en particulier asiatiques.
PRÉCAUTIONS D’EMPLOI, CONTRE-INDICATIONS
Prudence en cas d’antécédents de troubles hépatiques. Consulter si des signes tels que la fatigue, la perte d’appétit, des urines foncées avec nausées et vomissements ou une jaunisse apparaissent.
Une consultation est nécessaire si des saignements vaginaux surviennent.
Sauf avis médical contraire, ne pas utiliser en même temps que des œstrogènes.
En raison d’un effet œstrogénique possible, un avis médical est nécessaire en cas de cancer ou antécédent de cancer hormonodépendant.
Le cimicifuga est déconseillé en cas de grossesse et allaitement.
INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES
Pas d’interactions répertoriées à ce jour.
Sources : Beer AM, Neff A, Differentiated evaluation of extract specific-evidence on C. racemosa ’s efficacy and safety for climacteric complaints, Evidenced Based Complem Altern Med 2013, article ID 860602, 21 pages ; EMA, Community herbal monograps et Assessment report on Cimicifuga racemosa (L) Nutt, rhizoma, 25 novembre 2010 ; Enbom ET, Le MD, Oesterich L, Rutgers J, French SW, Mechanism of hepatotoxicity due to black cohosh (C. racemosa) : histological, immunohistochemical and electron microscopy analysis of two liver biopsises with clinical correlation, Exp Mol Pathol, 2014, 96, 3, 279-83 ; J Fleurentin, JC Hayon, Plantes médicinales, Traditions et thérapeutique, Ed. Ouest-France, Rennes, 2008 ; Gafner S, Bulletin on adulteration of Actaea racemosa, Botanical Adulterant Bulletin, June 2016, botanicaladulterants.org ; Rombi M, Robert D, 120 plantes médicinales, Alpen Ed, Monaco, 2007 ; M Wichtl, R Anton, Plantes thérapeutiques, Ed. Tec et Doc, Paris, 2003 ; Wuuke W, Jarry H, Haunschild J, Stecher G et al, The non–estrogenic alternative for the treatment of climacteric complaints: black cohosh (Cimicifuga or Actaea racemosa), J Steroid Biochem Mol Biol, 2014, 139, 302-10.
FICHE TECHNIQUE
Nom latin :Cimicifuga racemosa (L) Nutt(syn Actæa racemosa L).
Famille :Ranunculaceæ.
Partie utilisée : organes souterrains.
Monographie de contrôle : Pharmacopée Européenne.
Propriétés pharmacologiques : interaction avec les neurotransmetteurs.
Utilisations : usage bien établi dans le traitement symptomatique des troubles neurovégétatifs de la ménopause : bouffées de chaleur et crises de suées.
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