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Vermifugation du chien et particularités raciales

Publié le 13 novembre 2021
Par Flore Demay
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Les vermifuges font partie des médicaments les plus utilisés chez les animaux de compagnie, notamment chez le chien. Si une vermifugation régulière de ces animaux reste recommandée, des précautions sont à prendre lors de la délivrance du médicament pour limiter le risque d’effet indésirable.

Entre 2015 et 2021, l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) a enregistré 1 161 cas d’effets indésirables potentiellement en lien avec l’utilisation d’un vermifuge chez le chien, dont 453 considérés comme graves. Le décès de l’animal a été rapporté dans 152 cas. Les symptômes observés étaient majoritairement des signes digestifs, systémiques (léthargie, anorexie, hyperthermie, faiblesse) et neurologiques (tremblements musculaires, ataxie, hyperactivité et convulsions).

Une sensibilité accrue

Certains chiens sont plus susceptibles de montrer une sensibilité à ces médicaments. C’est le cas notamment de ceux de races colley et apparentées (berger des Shetland, berger australien, border collie), dont quelques individus sont porteurs d’une mutation génétique les rendant moins aptes à métaboliser certaines molécules (lactones macrocycliques en particulier). Cette mutation engendre une accumulation des substances actives au niveau du système nerveux central, ce qui favorise l’apparition de troubles neurologiques. Sur le plan de la pharmacovigilance, les bergers australiens et les border collie sont les races les plus représentées dans les cas déclarés à la suite de l’usage de vermifuges. Il convient donc de prévenir leurs propriétaires des possibles effets indésirables, et de prendre des précautions pour éviter tout surdosage ou ingestion accidentelle de ces produits, notamment pour les formulations en spot-on susceptibles d’être accidentellement léchées par l’animal. Ces précautions d’usage sont généralement mentionnées dans les résumés des caractéristiques du produit (RCP).

Une vigilance accrue est également requise lors d’utilisation chez des chiens de races naines, en raison du risque plus élevé de surdosage. Le chihuahua et le yorkshire terrier arrivent respectivement en troisième et quatrième positions dans les déclarations enregistrées. La pesée du chien, de même que la délivrance de présentations adaptées au gabarit de l’animal sont indispensables.

Prévenir les mésusages

Il est également important d’informer le propriétaire de l’animal sur la nécessité de respecter l’espèce de destination du médicament. Certaines préparations prévues pour de grands animaux (ruminants ou chevaux) ne doivent pas être administrées au chien en raison du risque important de surdosage, notamment chez les races de chien les plus sensibles. A titre d’exemple, sur la période considérée, 70 cas d’effets indésirables déclarés chez le chien étaient liés à une exposition volontaire ou accidentelle à un vermifuge pour grands animaux (pour chevaux dans la majeure partie des cas).

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* Département inspection, surveillance du marché et pharmacovigilance, Anses-ANMV.

LA DÉCLARATION DE PHARMACOVIGILANCE VÉTÉRINAIRE

L’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV), au sein de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), est l’autorité française compétente en matière d’évaluation et de gestion du risque pour le médicament vétérinaire. A ce titre, l’ANMV est chargée du dispositif de surveillance des événements indésirables des spécialités destinées aux animaux en France. Les déclarations sont à effectuer sur pharmacovigilance-anmv.anses.fr.