L’HE de niaouli

Qu’est-ce que c’est ?

• L’HE de niaouli est obtenue par distillation des feuilles de Melaleuca quinquenervia, encore nommé M. viridiflora (myrtacée). Cultivé à Madagascar et en Nouvelle-Calédonie, cet arbre d’une quinzaine de mètres aux feuilles persistantes fournit trois chémotypes : à cinéole (le plus courant), à viridiflorol et à nérolidol.

• Cette HE fluide est incolore à jaune pâle. Son odeur cinéolée est fraîche et rappelle l’eucalyptus.

• Le chémotype à cinéole contient principalement du 1,8-cinéole ou eucalyptol, un oxyde terpénique (38 à 58 % de l’HE), du viridiflorol, un sesquiterpénol (6 à 15 % de l’HE), de l’alphaterpinéol, un monoterpénol (9 à 14 % de l’HE), ainsi que des monoterpènes (17 % de l’HE).

• Egalement appelée goménol, elle rentre dans la composition des spécialités portant le nom Goménol.

Quelles sont ses propriétés ?

• Les oxydes terpéniques et les monoterpénols confèrent à l’HE de niaouli une action antibactérienne vis-à-vis du staphylocoque doré, du streptocoque bêtahémolytique (Gram +) et de Pseudomonas æruginosa (Gram -). Ces deux familles chimiques sont également actives sur Candidas albicans et certains virus in vitro (herpès, varicelle).

• Le 1,8-cinéole est connu pour ses propriétés mucolytiques et expectorantes.

• En dermocosmétique, on lui attribue des vertus astringentes cutanées, antiprurigineuses et cicatrisantes.

• Le viridiflorol aurait une action estrogène-like à l’origine de propriétés phlébotoniques et lymphotoniques intéressantes en cas de jambes lourdes, d’œdème, d’hémorroïdes.

Quelles sont ses utilisations ?

• L’HE de niaouli est utilisée en ORL (Euvanol, Terpone…) pour son action décongestionnante. Goménol soluble est indiqué dans le traitement d’appoint dans les états congestifs des voies aériennes supérieures (enfant de plus de 12 ans).

• L’HE de niaouli est préconisée par certains spécialistes dans la prévention des radiodermites lors des séances de radiothérapie, en application locale. Avant d’utiliser une HE, il faut néanmoins demander l’avis du radiothérapeute.

Quelles sont les doses efficaces ?

• En cas d’infection respiratoire, l’HE de niaouli peut être administrée par voie orale à raison de 3 gouttes 3 fois par jour sur un sucre ou un comprimé neutre à laisser fondre sous la langue. La diffusion atmosphérique (quelques gouttes dans de l’eau chaude en inhalation) et la voie rectale sont également possibles (Coquelusédal : 20 mg d’HE de niaouli par suppositoire de 30 mois à 15 ans et 40 mg par suppositoire chez l’adulte, 1 à 2 fois par jour).

• L’HE de niaouli peut être appliquée par voie locale 3 fois par jour à raison de 4 gouttes d’HE pure ou diluée pour une surface étendue. Une goutte de cette HE peut également être ajoutée dans une crème de nuit pour son action tonique cutanée.

Quels sont ses risques ?

• Les HE contenant du 1,8-cinéole sont épileptogènes, ce qui en interdit l’utilisation chez la femme enceinte ou qui allaite et chez les enfants de moins de 30 mois, ou ayant des antécédents de convulsion fébrile ou d’épilepsie. Somnolence et agitation sont d’autres complications neurologiques possibles.

• Ces HE pouvant provoquer une crise d’asthme chez les asthmatiques, mieux vaut éviter leur utilisation dans cette population.

• L’emploi d’HE de niaouli doit être le plus court possible en cas de risque de cancer hormonodépendant à cause des propriétés estrogènes du viridiflorol.

CE QU’IL FAUT RETENIR

• L’HE de Niaouli contient du 1,8-cinéole et des monoterpénols aux propriétés antibactériennes et antivirales.

• Elle est contre-indiquée chez la femme enceinte ou qui allaite, chez l’enfant de moins de 30 mois ou ayant des antécédents de convulsion fébrile ou d’épilepsie.

• Utilisation par voie orale, rectale, locale et en diffusion atmosphérique.

Sources : M. Faucon, Traité d’aromathérapie scientifique et médicale, éditions Sang de la Terre et Médial, 2012 ; V. -G. de Billerbeck, « Huiles essentielles et bactéries résistantes aux antibiotiques », Phytothérapie, volume 5, 249-253, 2011 ; P. Ramanoelina et al., « Main industrial niaouli (Melaleuca quinquenervia) oil chemotype productions from Madagascar », Journal of Essential Oil Research, volume 20, Issue 3, 261-266, 2008.