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L’hallux valgus

Publié le 12 mars 2011
Par Delphine Guilloux
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Le plus souvent héréditaire et de prédominance largement féminine, l’hallux valgus désigne une déformation évolutive du pied dont les plaintes principales sont la difficulté au chaussage et la douleur.

Qu’est-ce qu’un hallux valgus ?

L’hallux valgus est une déformation qui touche la première articulation métatarsophalangienne située à la base du gros orteil.

Comment se manifeste-t-il ?

• Au fur et à mesure que la déformation s’accentue, la difficulté au chaussage s’amplifie.

• La douleur est surtout présente au cours de la formation de l’hallux valgus. Liée à une inflammation locale de l’articulation, elle réapparaît après quelques années.

• Le conflit entre la chaussure et l’articulation entraîne la formation d’une tuméfaction appelée « oignon ».

• L’hallux valgus entraîne souvent l’apparition d’hyperkératoses au niveau des autres têtes métatarsiennes et parfois sur le dessus des autres orteils.

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Qui est atteint ?

Alors que l’hallux valgus congénital (1/3 des cas) apparaît le plus souvent avant l’âge de 15 ans, l’hallux valgus banal se déclenche généralement vers l’âge de 40-50 ans, et principalement chez la femme (95 % des cas).

Quelles en sont les causes ?

En dehors du caractère héréditaire, différents facteurs, comme le port de chaussures inadaptées (trop petites, à talons hauts, à bout pointu…) ou une cause morphologique (pied plat…) sont souvent impliqués.

Comment se traite-t-il ?

L’intervention chirurgicale, qui consiste à corriger les déformations, est le seul traitement curatif. Elle est proposée aux patients selon l’importance de leur gêne et de leur douleur.

Quels conseils donner ?

Le traitement de l’hallux valgus consiste à soulager la douleur.

• Des anti-inflammatoires par voie locale aident à soulager la douleur.

• Des protecteurs se placent au contact de l’hallux valgus. Ils sont constitués d’un gel de silicone (Epitact, Akileïne, Ormilh Danet…) ou d’huile minérale (Scholl) : ils absorbent les chocs et les frottements de la zone œdématiée par la chaussure. Il existe aussi des rondelles protectrices en feutre et en mousse pour oignons (Podorex…) ainsi que des emplâtres adhésifs (Podorex…). Ils ont l’inconvénient de créer une surépaisseur et nécessitent d’adopter des chaussures larges.

• Les écarteurs d’orteil visent à redresser le gros orteil pour le remettre dans son axe normal. Parmi eux, les séparateurs d’orteil (Epitact, Ormilh Danet, Scholl…) se présentent sous forme de bobine ou de demi-lune à placer entre le gros orteil et le deuxième orteil pendant la journée. Les écarteurs nocturnes (Valguloc Bauerfeind, bandages de nuit Neut, Podorex, Ormihl Danet…) englobent le gros orteil et exercent un effet levier, permettant ainsi de limiter l’évolution de l’hallux valgus.

• Les orthèses plantaires semblent inefficaces, sauf pour soulager les métatarsalgies médianes associées.

• Des chaussures plus adaptées que des chaussures de ville peuvent être conseillées : Sabatini, Scholl, Gibaud, Neut, Pulman, Mayzaud…

SUITES OPÉRATOIRES

Après intervention chirurgicale sur l’hallux valgus, le port de chaussures de décharge de l’avant du pied est indiqué pendant 3 à 6 semaines. Le médecin prescrit selon les cas des chaussures type Barouk ouvertes ou avec semelle prolongée, ou encore Darco et Sober pour lesquelles la hauteur du talon est moindre. Les chaussures sont inscrites à la LPPR parmi les chaussures thérapeutiques de série à usage temporaire (CHUT).