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Les plantes antalgiques par voie locale

Publié le 23 février 2002
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Le traitement local est à la fois le traitement de première intention et le complément indispensable de la voie orale dans les pathologies articulaires douloureuses.

Si les plantes anti-inflammatoires utilisées per os peuvent aussi l’être en usage externe (cassis, harpagophyton, ortie, reine-des-prés, saule), la réciproque n’est pas vraie pour quelques plantes antalgiques strictement réservées à un usage local.

Piment de Cayenne

Partie utilisée : fruit.

Principaux constituants : au minimum 0,4 % de capsaïcinoïdes exprimés en capsaïcine.

Actions pharmacologiques : rubéfiant (vasodilatateur local) avec sensation de chaleur voire de brûlure, puis action analgésique avec diminution de la sensibilité à la chaleur et aux stimuli.

Indications : traitement local des manifestations articulaires douloureuses de l’arthrose, des douleurs d’origine tendinoligamentaire, des douleurs musculaires.

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Contre-indications : ne pas appliquer sur une peau lésée.

Précautions d’emploi : ne pas utiliser en même temps que de la chaleur. Eviter le contact avec les muqueuses et en particulier les yeux.

Posologie : réservé à l’adulte, le piment s’emploie le plus souvent sous forme d’oléorésine de capsicum incorporée dans des crèmes pour obtenir une concentration finale de 0,025 % à 0,075 % de capsaïcinoïdes totaux : 1 à 3 applications par jour en massages locaux sur la zone douloureuse.

Effets indésirables : sensation de brûlure ; possibilité de survenue d’un érythème, de réactions d’hypersensibilité.

Votre conseil : les effets secondaires à type de brûlures sont fréquents mais cèdent à la poursuite du traitement. Se laver soigneusement les mains après application.

Arnica

Partie utilisée : capitule.

Principaux constituants : au minimum 0,4 % de lactones sesquiterpéniques (hélénaline et ses esters), flavonoïdes, dérivés polyacétyléniques, huile essentielle (dérivés du thymol).

Actions pharmacologiques : anti-inflammatoire, anti-oedémateux, antalgique, antiseptique.

Indications : traitement des douleurs articulaires d’origine rhumatismale, des douleurs musculaires, des ecchymoses, des foulures, des contusions et des oedèmes consécutifs à un traumatisme.

Contre-indications : hypersensibilité connue aux astéracées (arnica, camomille, souci…).

Précautions d’emploi : ne pas appliquer sur une peau lésée, survenue fréquente en usage prolongé d’une inflammation cutanée avec oedèmes, vésicules, eczéma.

Posologie : infusion de 10 minutes de 2 g pour 100 ml à appliquer en compresses ou teinture au 1/10 diluée 3 à 10 fois avec de l’eau et à appliquer en compresses ou crèmes à 5 à 25 % de teinture en plusieurs applications par jour.

Effets indésirables : réactions cutanées possibles accompagnées de vésicules, pouvant aller jusqu’à la nécrose en cas d’utilisation d’une préparation d’arnica trop concentrée (supérieure à 25 %).

Votre conseil : en cas d’entorse, foulure, oedème d’origine traumatique, associer immédiatement par voie orale des doses homéopathiques d’Arnica 9 CH (contusion, choc) et d’Apis 9 CH (oedème rosé).

Huiles essentielles antalgiques

L’activité antalgique et/ou anti-inflammatoire des huiles essentielles (HE) est liée à la présence dans leur composition chimique de composants spécifiques : monoterpènes, sesquiterpènes, aldéhydes, esters.

– Elles sont appliquées en friction ou en massage, pures ou diluées dans une huile végétale (noisette, sésame, millepertuis, Calophyllum). C’est le cas de l’HE de basilic exotique, de l’HE de camomille romaine, de l’HE d’eucalyptus citronné, de l’HE de gaulthérie (salicylate de méthyle), de l’HE de genièvre, de l’HE de lavande, de pin sylvestre.

– Les huiles essentielles de basilic exotique, gaulthérie, genièvre et pin sylvestre s’utilisent en dilution jusqu’à 20 % au maximum.

– L’HE d’hélichryse italienne (esters, cétones) possède une activité antihématome puissante. C’est l’huile essentielle de choix en cas d’entorses, coups, douleurs musculaires mais aussi de tendinite, d’arthrite.

– L’HE de menthe poivrée ne s’utilise que sur des zones réduites et sans dépasser une goutte à la fois. Elle est à éviter chez l’enfant et la femme enceinte.

– L’HE de romarin à camphre est à éviter chez le jeune enfant.

– L’HE de thym à thymol présente une dermocausticité. Elle est toujours employée diluée jusqu’à 5 % au maximum.

Votre conseil : bien se laver les mains avec du savon après utilisation.

Cas de comptoir

A l’officine, l’une de vos collaboratrices porte des chaussures élégantes mais peu fonctionnelles. Elle se tord la cheville devant vous, la douleur est vive.

Avant de la diriger vers un médecin, vous lui faites localement appliquer du froid afin de limiter l’oedème et lui donnez une dose d’Arnica 9 CH. Puis vous lui conseillez d’appliquer par effleurage 6 à 8 gouttes d’un mélange antalgique et anti-inflammatoire à base d’huiles essentielles : HE hélichryse italienne 20 gouttes, HE gaulthérie 20 gouttes, HE pin maritime 20 gouttes, HE bois de camphre 20 gouttes dans 10 ml d’huile de millepertuis et 10 ml d’huile de Calophyllum. A répéter 3 à 4 fois par jour pendant trois jours.

Cas de comptoir

Sur sa chaîne de conditionnement, monsieur Cymène effectue toujours le même geste et souffre maintenant d’une tendinite au poignet. Comment pouvez-vous l’aider ?

L’idéal serait le repos et un aménagement du poste de travail. En attendant, conseillez de passer localement un mélange à base d’huiles essentielles (HE eucalyptus citronné 8 ml + HE menthe poivrée 1 ml + HE gaulthérie 1 ml) : 3 à 4 gouttes trois fois par jour sur la zone douloureuse durant 5 à 7 jours.

En cas de crise douloureuse associer par voie orale : harpagophyton en teinture mère à raison de 50 gouttes 3 fois par jour.

Le chou contre les douleurs

Pour soulager les douleurs rhumatismales et en cas d’entorse, foulure, sciatique, lumbago, faire des applications de feuilles de choux. A renouveler matin et soir. Bien les laver, enlever la partie saillante de la nervure centrale, écraser (au rouleau à pâtisserie par exemple) les nervures collatérales. Faire tiédir les feuilles sur une source de chaleur (radiateur, poêle) et les appliquer en plusieurs couches sur la partie douloureuse en les maintenant en place par un bandage.