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Les officines prises dans la tourmente

Publié le 3 mars 2012
Par Magali Clausener
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C’est la première fois que des officines sont touchées lors de violences », commente Claude Marodon, titulaire de la Pharmacie de la Trinité à Saint-Denis de La Réunion. Les troubles ont commencé dans la nuit du mardi 21 février en marge d’une manifestation des routiers contre le prix des carburants et la vie chère. « La vie est très chère sur l’île alors que les minima sociaux sont moins élevés qu’en métropole, explique Sandy Arayé, titulaire depuis un an et demi de la Pharmacie du Port. Il y a de grandes disparités sociales. J’ai de nombreux patients qui habitent des logements insalubres. »

Les violences ont d’abord eu lieu au Port, dans l’ouest de l’île, et dans le quartier du Chaudron à Saint-Denis. Deux cents émeutiers ont ainsi incendié et pillé une vingtaine de commerces au total dont une pharmacie (voir photo).

Trois officines de garde au lieu de sept

Les nuits suivantes, les troubles se sont ensuite étendus à d’autres communes (Saint-André, Saint-Benoît, Saint-Louis…), dont certaines en zone rurale. Vendredi 24 février, Claude Marodon recensait 7 officines (sur plus de 240 que compte l’île) ayant subi des dégradations : rideaux de fer endommagés, vitres cassées, caisse volée, outil informatique détruit…

Cette série noire et les craintes des pharmaciens ont incité l’ARS Océan Indien et la préfecture à réduire le nombre de pharmacies de garde : de 7 pour le département, elles sont passées à 3 les nuits de vendredi 24, samedi 25 et dimanche 26, les pharmacies bénéficiant d’une protection policière. Depuis lundi 27, le calme est revenu après l’annonce d’une baisse de prix de 40 produits. Le système de garde est de nouveau normal.

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