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Les officinaux soignent leur look
Tailleurs et ensembles tentent aujourd’hui de rivaliser avec la traditionnelle blouse. Laquelle a toujours un bel avenir devant elle, mais revisitée, plus colorée, plus courte, plus moderne et plus proche des tendances confection. Préoccupation futile ? Pas du tout lorsque l’on sait qu’il y va de l’image de l’officine, de sa crédibilité, de la qualité relationnelle entre l’équipe et le client…
La présentation des collections printemps-été 2002 bat son plein. Mais, vous et vos éventuels collaborateurs, c’est toute l’année que vous défilez derrière vos comptoirs. Alors, une fois n’est pas coutume, nous allons oublier un court instant SESAM-Vitale, la CMU ou encore le forfait sur les génériques pour porter une attention toute particulière à votre façon de vous habiller.
Premier constat, le rouge et le noir ont beau faire un retour en force sur les podiums des couturiers, l’officine reste encore le royaume de la blouse blanche. Ici comme ailleurs, l’habit fait encore le moine.
Elisabeth Mutelet, consultante au cabinet Turka, confirme que l’impact social du vêtement reste important dans l’inconscient collectif. Le consommateur attend de l’équipe officinale qu’elle véhicule la crédibilité, l’asepsie et le soin, la blouse blanche signant l’appartenance du pharmacien au domaine médical. « Le pharmacien ne doit pas se mettre trop en décalage par rapport à ces attentes inconscientes », recommande Elisabeth Mutelet. Mais il peut heureusement prendre quelques libertés, en misant sur les valeurs de convivialité et de proximité véhiculées par le vêtement. « De nombreux titulaires abandonnent la blouse, perçue comme trop rigide, trop médicale, au profit de tenues qui doivent toutefois rester sobres et classiques dans leurs tons et leurs coupes. Pour l’homme, costume ou coordonné avec chemise à col ouvert ; pour la femme, tailleur-jupe ou pantalon. Le tout dans des tons marine, bordeaux, gris, beige ou blanc. La blouse déclinée en nuances pastel constituant une alternative. »
Oseriez-vous, Mesdames, porter ces vêtements dessinés par Hannah Rechowicz ? Styliste pendant deux ans chez Azzedine Alaïa, cette créatrice de mode renvoie une image en tout cas plus glamour que la traditionnelle blouse marquée de la croix verte. Avec elle, les collections de la croix sont furieusement tendance…Tendance pastel pour 2002
Patricia Sanguinetti, de Belissa, société spécialisée dans les vêtements professionnels, confirme que les formes, les textures et les couleurs des blouses sont de plus en plus influencées par les phénomènes de mode : « La blouse s’est raccourcie. Le deux-pièces jupe droite, plus près du corps, a pris l’avantage sur la blouse longue. On a vu apparaître des boutonnages en biais, des cols droits, des rabats stylisés, des liquettes, et surtout des tenues bicolores qui ont de plus en plus de succès à base de vert amande, de vert émeraude, de jaune, de rose ou de bleu roi. Les notes de couleur fantaisie se retrouvent sur les cols, les manches, les parements, les revers de poches. » Les textures se sont également modifiées au fil du temps, avec des tissus plus souples, plus doux, plus aérés et qui ne se repassent pas.
Chez Vincent Albane, on sort d’ailleurs une nouvelle ligne tous les ans. Au catalogue, plus de cinquante modèles et vingt coloris inspirés des tendances du prêt-à-porter. Le coût de la blouse variant de 300 à 500 F TTC l’unité. « Cette année, la tendance sera aux parme, mauve, rose, dans des tissus chambrés très aérés et des formes modernes comme la tunique-pantalon. Mais les tuniques et les liquettes bicolores, en blanc et jaune, bleu ou vert, brodées au nom de l’officine, sont des best-sellers », déclare Rosy Gongas, son P-DG.
« Des belles livrées pour bien délivrer »
Vincent Albane fait aussi du sur mesure puisqu’il habille les employés de la pharmacie Fouhety, à Paris, avec un modèle inédit, une robe droite ras du cou avec deux plis sur l’épaule, fermée derrière, ouverture mi-dos. La tenue est blanche avec impression verte au comptoir et rose avec impression fuchsia en parapharmacie.
Ce sont le plus souvent les grosses pharmacies qui tombent la blouse et se laissent aller à davantage de fantaisie et de personnalisation. C’est le cas de la pharmacie des Arceaux à Montpellier, dirigée par Anne-Marie Malbec, Daniel Sincholle et Jean Tissandier. Les vingt-quatre collaborateurs portent un costume été comme hiver depuis des années. Le personnel est habillé par Sonia Rykiel ou par Soleïado. Résultat, une tenue d’été fleurie de style camarguais, une tenue d’hiver en velours uni de couleur, renouvelées tous les ans. « Nous voulons nous différencier des grandes surfaces par la qualité au sens large du terme : la présentation des acteurs fait partie d’un service de haute qualité, estime Daniel Sincholle. Plusieurs sondages auprès de la clientèle ont fait ressortir le costume comme étant un élément positif de l’accueil. »
C’est d’ailleurs sous l’influence de ses clients qu’un confrère du sud de la France a généralisé le port d’un costume pour les hommes et de vestes de couleur pour les femmes, réservés jusque-là aux journées d’animation. Et les clients font paraît-il des compliments à chaque changement de tenue. Aujourd’hui, et ce deux fois par semaine, en alternance avec la blouse, le personnel porte une tenue de ville qui change au fil des saisons (été, printemps, hiver) : du beige piqué blanc en passant par le gris clair ou foncé et des cravates de couleur permettant d’assortir les tenues masculines aux tenues féminines. « Le personnel préfère ces costumes aux blouses qui sont vécues comme plus strictes. Mais nous avons aussi voulu maintenir la blouse certains jours de la semaine, pour son côté médical et aussi pour permettre à chacun de faire nettoyer ses vêtements. » Cet investissement donne, aux dires du pharmacien, une image dynamique de l’officine.
L’été, à la Grande Pharmacie Gerbaud (Nîmes), les hommes portent des chemises Blanco (quatre par personne) sur pantalon en toile de couleur claire, les femmes un ensemble jupe, chemisier (une jupe en tissu provençal Valdrome à dominante rouge sombre impression jaune et tee-shirt jaune, ou une jupe à dominante bleu roi impression blanche et tee-shirt blanc).
En hiver, les hommes sont en blazer et chemise ouverte noire, blanche ou marine, style élégance décontractée, les femmes sont en tailleur Sonia Rykiel, Olivade ou Marie-Josée Manzanares (jupe droite, veste 3 boutons épaulée gris et noir, tailleur-pantalon bleu, tailleur cintré style Mugler à jupe droite en tweed vert amande, selon les années et l’inspiration). « Je me suis inspiré du Livre secret de Yannick Noah qui dit que pour bien jouer au tennis, il faut se sentir beau. Je suis persuadé que pour bien servir en officine, il faut aussi se sentir beau ! Et puis le costume est pour moi une marque de respect pour le client, déclare Christian Gerbaud, qui se plie lui-même au rituel de l’uniforme. J’ai résolu les premiers problèmes de rébellion latente de la gent féminine en faisant choisir les tenues par deux collaboratrices d’âge différent (la cinquantaine et la vingtaine) et en faisant faire les costumes sur mesure. Les tenues leur plaisent tellement que certaines me demandent parfois de pouvoir les porter ponctuellement en dehors de l’officine ! » Si un uniforme crée une certaine unité et une certaine synergie, il doit d’abord être accepté et il le sera dans la mesure où il présente une certaine souplesse (jupes courtes ou mi-longues, sur mesure…) permettant à chacun de se sentir à l’aise.
Un budget vêtements de 50 000 francs par an
« Cela fait une dizaine d’années que les collaborateurs de l’officine alternent tenue d’hiver et tenue d’été : tailleurs à veste bordeaux et jupe deux longueurs ou pantalon gris l’hiver dernier, tenues mauves cette année. Au rayon vétérinaire, les hommes portent des polos coordonnés aux tenues des femmes à la vente. Le personnel au préparatoire et en arrière-boutique porte, lui, des vestes en polaire coordonnées. La pharmacie est un lieu de santé mais aussi de bien-être. La blouse blanche est trop connotée maladie. La tenue, classique est plus conviviale », complète Herrade Keiff, titulaire de la pharmacie de l’Ange à Haguenau. Les remarques de ses clients sont unanimement positives, sauf pour les tenues bleu marine jugées trop strictes. Comme quoi le patient est très sensible et attentif à cette marque de distinction !
Mais si c’est une affaire de goût, c’est aussi une affaire de coût ! A la pharmacie des Arceaux, le budget vêtements est de 25 000 francs par an. Celui de la Grande Pharmacie Gerbaud est de 50 000 francs pour 30 tenues (changement de la tenue d’hiver ou d’été tous les ans), mais pressing compris !
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