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Le dossier pharmaceutique n’est pas prêt de se fermer
Dix millions de dossiers pharmaceutiques au 1er septembre 2010. Et ce chiffre devrait largement augmenter dans les prochains mois. D’autant que le dossier pharmaceutique devient un outil essentiel pour informer les pharmaciens en matière de santé publique.
Lancé il y a plus de trois ans, le dossier pharmaceutique (DP) affiche aujourd’hui un bilan positif. Plus de 10 millions de patients ont, en effet, un dossier pharmaceutique dans l’une des 17 000 officines françaises raccordées au dispositif. Chaque jour, plus de 20 000 dossiers pharmaceutiques sont ouverts par les pharmaciens. Des chiffres qu’Isabelle Adenot, présidente du Conseil national de l’ordre des pharmaciens, a présentés le 19 octobre dernier afin de marquer ce succès.
Mais au-delà de la « révolution culturelle » que représente la création du dossier pharmaceutique tant pour les professionnels de santé que pour les patients, cet outil devient aussi une révolution technologique dans l’exercice officinal. L’Ordre des pharmaciens ne veut pas limiter le dossier pharmaceutique à un simple historique sur quatre mois des médicaments délivrés en ville aux patients.
Diffuser les alertes de la Direction générale de la santé
« La tuyauterie » – pour reprendre l’image employée par Isabelle Adenot – mise en place peut effectivement servir à transmettre d’autres données très importantes en matière de santé publique. Déjà, l’Ordre des pharmaciens utilise le raccordement des officines pour diffuser les alertes de la Direction générale de la santé. « Nous relayons les informations de la Direction générale de la santé, soit une vingtaine par an, sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Et nous pouvons le faire en moins d’une heure, a expliqué la présidente du Conseil national de l’Ordre. Le premier cas de dengue en métropole a ainsi été signalé par la Direction générale de la santé un dimanche à 12 h 15. Le Conseil de l’Ordre a réagi à 12 h 17 et, 35 minutes plus tard exactement, toutes les officines du département des Alpes-Maritimes étaient alertées. »
Le système informatique permet effectivement de cibler les destinataires de l’information. De plus, les pharmaciens sont obligés de voir l’alerte émise par la Direction générale de la santé, puisque le logiciel de gestion d’officine affiche le message sur tous leurs écrans. Et le message ne disparaît pas tant que les professionnels ne l’ont pas pris en compte. Enfin, un accusé de réception de l’officine est envoyé au serveur du dossier pharmaceutique. « Simple, rapide, efficace », tels sont les premiers commentaires des pharmaciens reçus par l’Ordre au sujet des alertes diffusées cet été.
Suivre la vaccination de la population
De fait, l’instance ordinale veut aller encore plus loin et travaille d’ores et déjà à la diffusion des alertes de l’Agence française de sécurité sanitaires des produits de santé (Afssaps). « La grosse difficulté, c’est que toutes les alertes de l’Afssaps ne concernent pas les pharmaciens, a relevé Isabelle Adenot. Nous nous sommes donc mis là encore en capacité de faire le tri 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Par exemple, nous avons informé les 14 000 officines équipées de la dernière version du logiciel de la rupture totale de sept antibiotiques, et cela en moins d’une heure. » L’objectif est également de relayer aussi rapidement les alertes concernant les retraits de lots de médicaments. « Aujourd’hui, le système est tout à fait opérationnel, mais nous devons pouvoir garantir que 100 % des officines soient prévenues, a poursuivi Isabelle Adenot. Or, toutes les pharmacies ne sont pas équipées du dossier pharmaceutique. Nous devons par conséquent travailler sur un système pour l’ensemble des officines. Des tests vont avoir lieu dans quelques jours voire dans quelques semaines. »
Autre projet : le suivi de la vaccination de la population via le dossier pharmaceutique, ce qui serait « une avancée majeure » pour la présidente du Conseil de l’Ordre. Le principe ? La saisie des vaccinations dans le dossier pharmaceutique afin de pouvoir indiquer aux patients les dates de rappel. Ce qui impliquerait dans ce cas un historique beaucoup plus étendu. Mais cette mise en œuvre nécessite un cadre légal assorti d’une autorisation de la Commission nationale de l’informatique et des libertés.
Les expérimentations à l’hôpital se poursuivent
Dans l’attente de la concrétisation de ce projet, l’Ordre des pharmaciens ne chôme pas pour prouver que l’avenir des pharmaciens passe par le déploiement du dossier pharmaceutique. Il poursuit l’expérimentation dans les pharmacies hospitalières, qui se déroule à l’heure actuelle aux centres hospitaliers d’Hyères (Var) et de Nîmes (Gard) et se poursuivra dans dix départements (voir Le Moniteur des pharmacies n° 2832).
« Le premier bilan est positif. Un patient sur deux accepte l’ouverture d’un dossier pharmaceutique en pharmacie hospitalière, alors que certains viennent en rétrocession par souci de confidentialité, notamment les patients en trithérapie, a constaté Sylvain Iemfre, directeur des technologies de santé au Conseil de l’Ordre. Et d’ajouter : « La Direction générale de l’offre de soins souhaite que l’on étudie d’autres usages. »
Seul bémol : l’arrivée du dossier médical personnel (DMP), annoncée par Roselyne Bachelot pour la fin de l’année. Le dossier pharmaceutique doit a priori être intégré au DMP. Pour autant, l’Agence des systèmes d’information partagés de santé n’a fourni au Conseil de l’Ordre aucun cahier des charges pour l’interopérabilité des dossiers… Pour l’heure, le dossier pharmaceutique garde quelques grosses longueurs d’avance.
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