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La HAS accusée de ne pas se prononcer sur le dosage du PSA

Publié le 10 mars 2012
Par Carole Fusi
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Le test sanguin PSA pour détecter le cancer de la prostate ne doit plus être fait aux hommes en bonne santé », estiment des spécialistes français dans un article (« PSA, encore combien de dégâts ? ») à paraître dans La Presse médicale de mai 2012. Les auteurs regrettent l’absence de prise de position par les autorités compétentes sur la pratique à adopter en termes de dépistage individuel, considérant que les pratiques actuelles se rapprochent d’un dépistage de masse. Or, des essais contrôlés multicentriques internationaux, publiés mi-2009, ont démontré, selon les auteurs, une balance bénéfice/risque négative qui aurait dû faire récuser ce dépistage.

Mais la Haute Autorité de santé (HAS) s’en tient à ses recommandations de 2004, opposées à la mise en place d’un dépistage systématique et organisé. Elle souligne tout de même, sans pour autant se prononcer, le « besoin de recommandations pour un usage plus rationnel du dosage du PSA ».

4,6 % de dosages en plus entre 2009 et 2010

Le dosage du PSA n’a pas fait preuve de son efficacité et pourrait entraîner un risque de surdiagnostic et de surtraitement. Des études américaines quantifient notamment une mortalité liée à la chirurgie, des complications graves, une impuissance et incontinence chez des patients dépistés qui ont été traités mais qui n’auraient pas dû l’être.

En dépit de la polémique, plus de la moitié des médecins français interrogés dans le Journal international de médecine du 2 novembre 2011 restent favorables au dépistage systématique, et une augmentation du nombre de dosages de PSA (+ 4,6 %) a été constatée par le régime général entre 2009 et 2010.

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