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La berbérine, pas totalement clean

Publié le 30 novembre 2019
Par Anne-Hélène Collin
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Utilisée dans différents compléments alimentaires pour réguler la glycémie et la cholestérolémie, la berbérine (Armolipid Plus, Vitachol Green Forte, etc.) doit être évitée chez les enfants et les adolescents, les femmes enceintes et allaitantes, et chez certaines populations à risque dont… les patients diabétiques. Selon un avis publié par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) le 25 novembre, la berbérine, alcaloïde isoquinoléique issu de plantes (Phellodendron amurense, Hydrastis canadensis, etc.) peut entraîner des troubles gastro-intestinaux, des hypoglycémies ou une hypotension. Par ailleurs, l’agence a mis en évidence des effets pharmacologiques de la berbérine sur les systèmes cardiovasculaire, nerveux, immunitaire et endocrinien à partir de 400 mg par jour chez l’adulte, ainsi que de nombreuses interactions médicamenteuses (inhibition enzymatique, modulation de la glycoprotéïne P ou P-gp, etc.). Des effets qui peuvent aussi survenir à dose plus faible « y compris en dessous de la dose journalière de 10 mg d’alcaloïdes isoquinoléiques fixée en Belgique dans les compléments alimentaires » et que l’on peut retrouver en France. Qui dit effets pharmacologiques dit médicament. L’Anses s’interroge ainsi sur la légitimité du statut de ces compléments alimentaires qui pourraient cacher un médicament par fonction. Et pour lesquels, à ce jour, aucune allégation de santé n’est de toute façon autorisée au niveau européen. §

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