Créer un atelier

Il ne suffit pas au titulaire de mettre en place des ateliers qui lui ressemblent, encore faut-il susciter un intérêt au sein de sa clientèle. Xavier Desmottes, pharmacien au Mans, n’a pas choisi la thématique de l’aromathérapie par hasard. « Notre clientèle dispose d’un bon pouvoir d’achat. Il faut dire aussi que nous bénéficions de Biocoop dans notre environnement ! » Passionné d’huiles essentielles et de médecine douce, François Boob, titulaire à Villers-lès-Nancy, s’est inspiré du modèle d’une chaîne de bricolage pour proposer des séances d’information autour du tabac, du stress, du sommeil qu’il a intitulés « les ateliers du pharmacien ».

Avec l’aide d’experts

Sauf à maîtriser parfaitement son sujet et les techniques de communication de groupe, le titulaire a tout intérêt à s’appuyer sur un expert (qu’il fasse partie de l’équipe ou non). C’est ainsi que Catherine Rouvière, pharmacienne spécialisée en aromathérapie*, intervient à la demande des officinaux. « Il faut savoir manager un groupe dont les pratiques médicales peuvent être différentes et veiller à ce que la discussion ne parte pas dans tous les sens ! » Elle n’exclut cependant pas de former les équipes afin qu’ils puissent prendre le relais. C’est également l’objectif de Christine Cuisiniez**, pharmacienne qui propose des ateliers cosmétiques naturels clefs en main. Patrick Potier, titulaire à Chambray-lès-Tours, n’a quant à lui pas hésité à intégrer un représentant de l’association des diabétiques dans son atelier dédié à cette maladie chronique.

Dans un local adapté

L’idée est de prolonger l’expérience au-delà d’une seule séance. « Après un atelier « découverte », nous préparons une série saisonnière : maux du voyage, maux de l’hiver, la cuisine… », décrit Xavier Desmottes qui recommande « de proposer deux ateliers en une après-midi en changeant les jours afin de toucher des clients différents : enseignants, retraités… ». La succession de plusieurs ateliers permet de tirer parti de l’aménagement. Car, pour ces groupes de huit à dix personnes, il est important de réserver un lieu spécifique — salle de réunion, salle de repos — équipé d’une grande table, de sièges et d’un paper board. Laure Bringer titulaire à Paris va même plus loin : « Je suis en train d’effectuer des travaux en vue d’un local dédié aux ateliers cosmétiques. » Dès la rentrée, elle pourra répondre à la forte demande de sa clientèle en « do it yourself ».

Gérer l’avant et l’après

Un mois à l’avance, par affiche, au comptoir, sur la page Internet, voire par cartons d’invitation, les pharmacies recrutent leurs participants et les rappellent quelques jours auparavant. Car les ateliers surtout s’ils sont gratuits, ont davantage tendance à être « oubliés ». La question de la gratuité doit être tranchée, sachant que, comme le note Catherine Rouvière, « un client satisfait par un atelier gratuit et bien fait se sentira redevable à son pharmacien ! » À ce propos, l’après « atelier » ne doit pas être négligé. Il faut prévoir du personnel en nombre pour servir immédiatement les stagiaires en produits et matériel. Un titulaire rappelle qu’à l’issue de ses ateliers son rayon aromathérapie a décollé de 60 % !

* aromsformation.com

** oleassence.fr

Délégation

Avec l’aide de l’équipe

Pourquoi ne pas faire appel aux talents de l’officine ? François Boob a demandé à ses collaborateurs férus de graines germées et de fleurs de Bach d’organiser leur propre atelier. Une manière de valoriser les compétences de chacun. Patrick Potier a confié à sa stagiaire de sixième année l’organisation de l’atelier diabète organisé en partenariat avec son groupement — Giropharm — et l’association de patients. Il a ainsi pu responsabiliser l’étudiante et démontrer à sa clientèle que les points forts des titulaires étaient relayés par l’équipe.