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Commercialement vôtres !
Solidarité professionnelle ou parfaite objectivité ? Les autres commerçants, dont certains « rentiers de situation » comme vous, vous apprécient. Tous affichent une parfaite confiance en vos compétences, plébiscitent votre accueil et vos conseils et vous voient, d’abord et surtout, comme des professionnels de santé. Ne boudez pas votre plaisir. Lisez les témoignages recueillis par « Le Moniteur ».
Sophie est libraire, Alain buraliste, Charles opticien, Maëlle coiffeuse, Jean-Luc boulanger-pâtissier, Olivier boucher, Jean-Marie chauffeur de taxi, Sébastien fleuriste. La notaire, elle, a souhaité garder l’anonymat. Tous sont commerçants, certains étant même, comme les avait qualifiés il y a plus d’un an le rapport Attali, des « rentiers de situation ». Ils nous ont dit tout haut ce qu’ils pensent habituellement tout bas des pharmaciens. Qu’il s’agisse de l’accueil au comptoir, des chaînes de pharmacie, du monopole, du libre accès, du numerus clausus ou de l’ouverture le dimanche. Demain, avant d’aller vous faire shampouiner et d’acheter votre steak, vous choisirez avec encore plus d’enthousiasme le bouquet de fleurs hebdomadaire que vous offrez à votre conjoint !
Commerçants, oui, professionnels de santé d’abord
Sophie Daguet Libraire à Paris IIe
Les pharmaciens fournissent des tas de conseils. Ils peuvent certes être arrangeants, mais ils restent toujours honnêtes, même dans leur côté épicier ! Ce sont donc à la fois des commerçants et de bons professionnels de santé.
Alain Chmielina Buraliste à Vitry-sur-Seine
Le pharmacien est un commerçant comme un autre et cela ne me gêne pas. A mes yeux, il n’est pas du tout un professionnel de santé. Il ne vend que ce qui l’intéresse du point de vue de sa marge.
Jean-Marie Pugnière
Chauffeur de taxi à Bourg-Saint-Maurice
Les pharmaciens sont pour moi des professionnels reconnus, absolument pas des commerçants.
Charles Oulhen Opticien Atol à Rouen
Les pharmaciens font certes du commerce mais ne sont absolument pas des épiciers. Ce sont avant tout des professionnels de santé. Ils ne sont pas assez commerçants même ! Ainsi, l’ancienne génération d’officinaux négligeait un peu l’accueil. Or, c’est un point sensible. Si je suis mal accueilli la première fois que j’entre dans une officine, je n’y remettrai plus les pieds. Mais les pharmaciens font plus attention qu’avant, peut-être parce qu’ils sont concurrencés sur la parapharmacie.
Jean-Luc Viennet
Boulanger-pâtissier à Villers-le-Lac et à Grand’Combe-Châteleu
Je ne trouve pas que les pharmaciens poussent à l’achat. Ce sont d’abord des professionnels de santé, pas des commerçants ! Ils sont en plus pleins de conseils.
Olivier Donné
Boucher à Paris XVe
Les pharmaciens vendent à la fois du produit et du service. D’un côté, ils vendent toujours le médicament qui leur rapporte le plus, par exemple Humex pour un rhume. De l’autre, on est bien content de trouver une pharmacie ouverte le dimanche en cas de besoin. Ce que je considère comme un service.
la notaire
Quimper (centre-ville)
Tous les pharmaciens que je connais sont toujours très accueillants. Et ça compte pour moi. J’exerce moi-même un métier dans lequel je suis en contact avec la clientèle et je sais qu’un premier contact mauvais est rédhibitoire. Les pharmaciens sont aussi à l’écoute et fournissent beaucoup de conseils. Ce sont d’abord des professionnels de santé. Qu’ils soient aussi des commerçants ne me choque pas. Ils vendent des produits qu’on ne trouve pas forcément ailleurs et personne n’est sur notre dos dans une officine pour nous pousser à acheter quoi que ce soit. A l’inverse d’une boutique de vêtements par exemple, où les vendeuses nous accostent dès le pas de la porte franchi.
Maëlle Jamoteau
Coiffeuse Franck Provost à Rueil-Malmaison
J’ai plutôt une bonne image des pharmaciens. Ils délivrent des médicaments, ils soignent. Pour moi, ils font partie du corps médical, comme les médecins ou les infirmières. Je ne les assimile pas du tout à des commerçants.
Le libre accès intrigue
l’opticien Je demande toujours au comptoir ce dont j’ai besoin. Je ne suis pas certain d’ailleurs que le libre accès augmente la consommation de médicaments par les Français. En revanche, c’est un risque supplémentaire que les médicaments concernés se retrouvent un jour en grande surface. Et j’en serais choqué.
la libraire Je ne suis pas sûre que le libre accès soit une bonne idée : ce système dévalorise les médicaments. Or, même l’aspirine peut être dangereuse pour la santé !
le boucher
Le concept ne me gêne pas, mais il appelle à la vigilance du pharmacien : les produits concernés restent avant tout des médicaments !
la coiffeuse
Je n’ai pas vu de médicaments en libre accès dans les pharmacies que je fréquente. Mais tant que quelqu’un est là pour nous conseiller…
la notaire
Le libre accès concernant des produits que tout le monde sait utiliser, il ne me choque pas. C’est au pharmacien de prendre le temps de s’assurer auprès du patient qui se sert s’il en a bien l’utilité. Il y a là en quelque sorte un transfert de responsabilités.
Les fleurs, chez le fleuriste. Le médicament à l’officine !
la libraire
A partir du moment où un médicament est en libre accès, pourquoi ne pas le mettre en grande surface ! Il en va de la responsabilité des autorités. Mais il y a là comme une sorte de contradiction : ce serait dangereux de retrouver les médicaments en supermarché.
le chauffeur de taxi
Jamais je n’achèterai de médicaments en grande surface, entre deux paquets de nouilles ! Les médicaments doivent rester chez eux, encadrés par des personnes compétentes. Il me faut le conseil, la connaissance.
le buraliste
Peu importe que les produits relevant de la parapharmacie soient vendus en grande surface mais, pour le médicament, je préfère le pharmacien pour son conseil. J’ai confiance en lui : il a des notions de santé, connaît les interférences entre les médicaments, sait conseiller. Le monopole des pharmaciens est une bonne chose et ça m’étonnerait qu’ils le perdent ! Ou alors… je serai mort bien avant !
le boulanger-pâtissier
Je serais choqué que les médicaments se retrouvent en grande surface. Jamais d’ailleurs je n’irai me les procurer là-bas !
le boucher
Voir les médicaments dans les grandes surfaces me dérangerait ! A chacun son métier. Je ne les achèterai pas là-bas et je ne pense pas que cela arrivera. La pharmacie est une corporation connue et reconnue et un lobby puissant.
la notaire
Le monopole des pharmaciens est parfaitement justifié. Ils ne vendent pas de la charcuterie ! A chacun son rôle. On y trouve déjà de la vitamine C ou des produits dits de régime, ce qui me choque car cela représente une ouverture à l’absence de conseil et au manque de précaution pour la santé des personnes.
le fleuriste
Si des médicaments se retrouvent dans les grandes surfaces, cela peut être dangereux ! Plus personne ne serait présent pour conseiller le patient sur le traitement qui lui est le plus adapté. Ce serait une façon en outre de tuer la profession de pharmacien. Chacun doit rester à sa place. Ce n’est pas non plus normal que l’on puisse acheter aujourd’hui des fleurs dans toutes les grandes surfaces, chez Ikea, etc. Ils nous bouffent.
la coiffeuse
Que certains médicaments se retrouvent en grande surface, ce pourrait être pratique. Je pense au Doliprane et compagnie, aux crèmes, aux baumes pour enfants, à ces médicaments basiques de la vie quotidienne et qui constituent notre armoire à pharmacie ! En revanche, je serais contre la vente en grande surface de médicaments qui nécessitent un conseil.
Un numerus clausus bien utile
la notaire
A Quimper, les pharmacies se sont bien développées ces dernières années ! Au rez-de-chaussée des immeubles, le commerçant qui s’installe est un coiffeur, un opticien ou… un pharmacien ! Mais la profession est réglementée, ce qui est une bonne chose pour éviter la surpopulation de pharmacies comme la désertification totale dans d’autres régions.
le chauffeur de taxi
Il y a assez de pharmacies en France. Il ne faudrait d’ailleurs pas déréglementer la profession, ni celle des chauffeurs de taxi. Le rapport Attali posait un faux problème !
le fleuriste
Divonne-les-Bains compte environ 8 000 habitants et il n’y a que deux pharmacies. Je crois qu’il y a un quota qui réglemente l’ouverture de pharmacies, mais une troisième officine éviterait de faire la queue trop longtemps dans les deux autres.
Les chaînes de pharmacies divisent
la coiffeuse
Les chaînes de pharmacies, ça existe déjà, non ? [Après explications du Moniteur :] Leur éventualité ne me gêne pas plus que ça en tout cas. Cela ne change rien en termes de qualité du service. Je le vois bien dans ma profession ! le buraliste
L’arrivée de chaînes de pharmacies ne me dérange pas. Si cela permet aux pharmaciens d’acheter moins cher par exemple, c’est bien pour eux. Il ne faudrait pas non plus qu’il n’existe qu’une seule chaîne !
l’opticien
Les chaînes ne me font pas peur. La pharmacie a d’ailleurs vingt ans de retard sur nous dans ce domaine ! Mais sa situation va évoluer dans ce sens-là, comme pour nous les opticiens. A l’avenir, il y aura en outre de plus en plus de pharmaciens sous la même identité visuelle. Mais ce n’est pas parce qu’un pharmacien se retrouvera sous un concept quelconque que la qualité de son service ou de son conseil en sera affectée.
le fleuriste
Le principe de chaînes de fleuristes n’est pas forcément bon pour la qualité du service. C’est la même chose en pharmacie, pour la santé du patient. Et puis que deviendrait l’indépendance du professionnel ?le chauffeur de taxi
Je ne voudrais pas voir arriver les chaînes de pharmacies car il ne serait alors plus question que de business. On retrouverait en officine du personnel qui n’a pas de compétences et serait là pour vendre du médicament à tout prix, surtout des médicaments de confort. Ce serait grave !
le boucher
Les commerces seront toujours mieux gérés indépendamment que s’il n’y a que du personnel dans la pharmacie par exemple.
la notaire
Des chaînes de pharmacies créeraient un risque de perte d’indépendance. Les pharmaciens disposeront toujours de leur libre arbitre, mais qui sera mis à mal une fois dans un système de rentabilité, au détriment de la clientèle. Ils devront devenir davantage commerçants. Alors, se regrouper pour être plus fort en cette période de crise, oui. Une structure chapeautée par l’ordre des pharmaciens, oui. Mais une chaîne qui permettrait à Leclerc de mettre le grappin sur la profession signifierait une perte d’autonomie et appellerait à faire passer la caisse enregistreuse avant le client.
Sacré dimanche !
le fleuriste
Les officines pourraient ouvrir le dimanche, à la façon des boulangeries.
le boulanger-pâtissier
Mes deux boulangeries étant elles-mêmes ouvertes le dimanche, je suis pour l’ouverture dominicale des officines.
le boucher
Ma boucherie l’est, alors pourquoi pas les officines ! Il faut laisser la liberté à chacun de travailler et de bien gagner sa vie.
la coiffeuse
Dans un centre-ville où les autres commerces sont ouverts ce jour-là, on aurait tout sous la main.
le chauffeur de taxi
Non ! Il existe des pharmacies de garde et le dimanche est fait pour se reposer, rester en famille.
La cohabitation peut être bonne pour les affaires
le boucher
Avoir deux officines près de mon commerce permet de créer et préserver un noyau. J’exerce dans un quartier où tous les commerces sont sous la main des clients, ce qui permet d’éviter que la clientèle ne se disperse. Je le note d’ailleurs l’été, en particulier au mois d’août : dès que plusieurs commerces baissent leur rideau, nous perdons des clients.
Combien gagnent les pharmaciens ?
le chauffeur de taxi
Les pharmaciens doivent bien gagner leur vie. Le fonds de commerce à acheter est très cher, j’en suis conscient, mais ils doivent toucher des revenus confortables, même s’ils doivent baisser comme tout le monde.
le buraliste Je pense qu’un pharmacien gagne 5 000 euros par mois et que le métier nécessite 5 à 6 années d’études.l’opticien A mon avis, les pharmaciens font 7 à 8 ans d’études et leur salaire dépend de leur chiffre d’affaires. Je dirais environ 80 000 euros annuels.
le boucher
Je dirais qu’un pharmacien gagne entre 5 et 8 000 euros par mois et qu’il fait 6 ans d’études. Je me suis déjà renseigné dans le Dictionnaire des métiers. Les études sont assez longues et dures. Le salaire est donc mérité, tout comme l’image qu’ont les pharmaciens. Et puis un pharmacien ne travaille pas 35 heures !
la notaire
J’ai fait 7 années d’études et je dirais que les pharmaciens en font au moins autant.
le fleuriste
Je crois que les pharmaciens font pas mal d’années d’études, juste un peu moins qu’en médecine. Heureusement qu’un bac + 2 ne suffit pas d’ailleurs !
Ce qu’ils vous reprocheraient tout de même
le buraliste On ne peut pas entrer dans une pharmacie sans se voir proposer des crèmes, des produits de para, etc.
l’opticien Le point noir de la pharmacie ? Son agencement… pas terrible ! Je n’ai encore jamais vu de pharmacie qui se démarque des autres. Ce sont toujours les mêmes couleurs, l’agencement manque de créativité. Cela pourra bouger quand il y aura des chaînes.
le boucher
Les produits de parapharmacie, on ne peut pas les louper ! Les rayons diététiques qui proposent des repas complets me font sourire. Tout comme les sucettes moins caloriques pour les petits ou les chewing-gums pour les dents, ils n’ont pas grand-chose à faire en pharmacie. Même si ça paraît loin de l’image qu’avaient auparavant les pharmaciens « purs et durs », cela ne me dérange pas. Ils se diversifient… comme nous ! Aujourd’hui, nous n’avons pas le choix : les clients veulent pouvoir tout trouver dans un même commerce. A chaque commerçant de trouver le juste milieu et au pharmacien de faire en sorte que cela ne prenne pas le dessus sur les médicaments, c’est tout. Par ailleurs, les prix des produits de parapharmacie sont parfois excessifs. Les pharmaciens font de la publicité d’ailleurs, se battant maintenant là-dessus. En revanche, faire de la publicité sur les médicaments me choquerait et je n’en vois pas l’utilité.
Sébastien lefort Fleuriste indépendant à Divonne-les-Bains
Les pharmaciens sont toujours de bon conseil et prêts à répondre à toutes les questions. Ce ne sont pas des commerçants !
SOPHIE DAGUET
LE LIBRE ACCÈS N’EST PEUT-ÊTRE PAS UNE BONNE IDÉE : IL DÉVALORISE LES MÉDICAMENTS
JEAN-LUC VIENNET
JE SERAIS CHOQUÉ QUE LES MÉDICAMENTS SE RETROUVENT EN GRANDE SURFACE.
LA NOTAIRE
LES CHAÎNES DE PHARMACIE CRÉERAIENT UN RISQUE DE PERTE D’INDÉPENDANCE.
charles ouhlen Opticien Atol à Rouen
Le numerus clausus est là ! Il n’y a donc ni trop ni pas assez de pharmacies.
charles ouhlen Opticien Atol à Rouen
Les chaînes ? La pharmacie a vingt ans de retard sur nous !
« Pas d’honoraires sans conseils »
« Avant de voir les pharmaciens payés avec des honoraires, il faudrait d’abord changer les mentalités, suggère la notaire de Quimper. La fonction de conseil n’est pas ancrée dans l’esprit des patients, pour qui le conseil est inclus dans le paiement du médicament (qu’ils trouvent déjà cher). Tirer une rémunération du conseil me paraît donc très difficile, voire quasi impossible ! Cela nécessiterait en outre une procédure lourde ; il faudrait par exemple informer le patient du tarif en amont. Je ne dénigre pas du tout le rôle de conseil que tient le pharmacien, mais il faudrait davantage le développer, dans l’optique d’un paiement avec des honoraires. »
alain chmielina Buraliste à Vitry-sur-Seine
Lorsqu’elle est ouverte, la pharmacie proche de mon commerce m’apporte de la clientèle… et réciproquement
jean-luc viennet Boulanger-pâtissier à Villers-le-lac et à Grand’Combe-Châteleu
Il y a une pharmacie en face de mes deux boulangeries. Bien sûr qu’elle draine de la clientèle !
SÉBASTIEN LEFORT
HEUREUSEMENT QU’UN BAC + 2 NE SUFFIT PAS.
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