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Choix éclairé

Publié le 18 novembre 2017 | modifié le 2 janvier 2025
Par Anne-Hélène Collin
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Balancer les risques des médicaments dans un ouvrage, c’est décidément très tendance*. Encore faut-il le faire avec de bons arguments. Avec « J’arrête la pilule », Sabrina Debusquat s’attaque à la contraception hormonale. Approximations, amalgames, raccourcis, où l’absence de preuve scientifique est compensée par une intime conviction : la journaliste livre un récit accablant qui sème la peur et reproduit les mêmes biais que les études scientifiques qu’elle dénonce. Enquête à charge, sur fond de combat féministe, qui repose sur une mauvaise expérience personnelle, voilà de quoi mettre en péril une indépendance de jugement. Bien sûr, de tout cela, l’auteure se défend.

Madame Debusquat vient de découvrir qu’un médicament pouvait avoir des effets indésirables, et elle s’en émeut. Pour sauver les femmes de ce fléau qu’est la pilule, elle propose un « sevrage » – elle n’a pas peur des mots – dont le protocole repose sur des retours d’expériences lus sur des forums : 1 jour sur 2 pendant 15 jours, puis 1 jour sur 3, etc. Valeur scientifique ? Pour le Dr Nasrine Callet, gynécologue et oncologue à l’Institut Curie (Paris) : « C’est le meilleur moyen de développer des kystes ovariens et des dérèglements hormonaux. La pilule, soit on la prend quotidiennement, soit on ne la prend pas. » **

Et si on laissait tout simplement les femmes choisir leur contraception en connaissance de cause, en pesant le pour et le contre ? Sans laisser les états d’âme d’une autre les influencer.

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