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Huiles essentielles à éthers-oxydes

Publié le 7 octobre 2017 | modifié le 1 février 2025
Par Anne-Hélène Collin
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Les éthers-oxydes (apiole, safrole, myristicine…) sont issus des méthyl-éthers dont ils partagent certaines propriétés. Relativement toxiques, les HE à éthers-oxydes devraient être réservées aux spécialistes de l’aromathérapie et ne doivent être utilisées qu’en dernier recours.

PROPRIÉTÉS PRINCIPALES

Antalgiques majeures (avec effet révulsif) et antispasmodiques.

Anti-infectieuses et antiparasitaires.

Tonifiantes à doses normales d’utilisation, mais deviennent psychotropes, voire neurotoxiques à doses supra-thérapeutiques.

Propriétés particulières : l’apiole est également emménagogue, le safrole diurétique.

INDICATIONS PRINCIPALES

Les HE à éthers-oxydes ne sont pas à utiliser en première intention. Peu communes sur le marché, elles sont surtout employées par les professionnels de l’aromathérapie sachant les manipuler, dans des indications précises (notamment douleurs liées aux pathologies ostéo-articulaires, affections digestives telles que les colites ou affections gynécologiques).

Chez l’adulte uniquement.

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POSOLOGIE ET VOIES D’ADMINISTRATION

Sur conseil d’un spécialiste en aromathérapie.

Voie cutanée : 1 goutte d’HE dans une cuillère à café d’huile végétale, sur une zone limitée, 1 à 2 fois par jour. En traitement ponctuel.

Voie orale : 1 goutte sur un comprimé neutre, dans une cuillère de miel ou d’huile végétale alimentaire, 1 à 2 fois par jour. Traitement ponctuel.

PRINCIPAUX EFFETS INDÉSIRABLES

Neurotoxicité : les éthers-oxydes agissent sur le système nerveux central. A fortes doses, cette action se révèle toxique, avec hallucinations, crises convulsives, pouvant aller jusqu’au décès (myristicine), ou des symptômes proches de l’ivresse alcoolique (apiole). Il est à noter que la structure chimique de la myristicine est proche de celle des amphétamines et de la MDMA (méthylènedioxyméthamphétamine), entrant dans la composition de l’ecstasy.

Autres toxicités démontrées : hépatique, rénale, cardiaque et digestive.

Carcinogénicité.

Risque abortif : myristicine et apiole.

PRÉCAUTIONS D’EMPLOI, CONTRE-INDICATIONS

Utilisation sur recommandations d’un spécialiste en aromathérapie.

Respect des doses recommandées, en raison de la neurotoxicité affirmée à doses élevées.

Utilisation ponctuelle : toujours en raison de la neurotoxicité.

Contre-indications chez la femme enceinte ou allaitante. A déconseiller chez l’enfant. Ne pas utiliser en cas de troubles neurologiques.

Interaction médicamenteuse : la myristicine est un inhibiteur de la monoamine-oxydase. Voie orale à éviter chez les patients sous IMAO, inhibiteurs de la recapture de la sérotonine ou sympathomimétiques indirects.

RÉGLEMENTATION

D’après le décret n° 4211-13 du 3 août 2007, l’huile essentielle de sassafras (Sassafras albidum), riche en safrole, appartient au monopole pharmaceutique. 

Sources : R. Tisserand, R. Young, Essential Oil Safety, Second Edition, Churchill Livingstone Elsevier, 2014 ; P. Franchomme, D. Pénoël, L’Aromathérapie exactement, Editions Roger Jollois, 1990 ; F. Millet, Le Grand guide des huiles essentielles, Marabout, 2015 ; M.Faucon, Traité d’aromathérapie scientifique et médicale, Editions Sang de la Terre et Médial, 2012 ; Pharmacopée européenne, 8 e édition.

Muscade (noix) Myristica fragrans (Myristicaceæ), myristicine (5 à 12 %)
Persil (graines) Petroselinum crispum (Apiaceæ). apiole (11 à 67 %), myristicine (0,7 à 38 %)