Crème pour les grands brûlés. Pour aider à la reconstitution de la peau

Urée : 30 g

Acide lactique : 1 g

Chlorure de sodium : 5 g

Eau distillée : 10 g

Glycérine : 50 g

Excipient SVR en émulsion : 50 g

Usage thérapeutique

La crème contient des produits antiseptiques qui protègent la peau abîmée, et hydratants qui accélèrent la reconstitution cutanée. La prescription est faite par un médecin hospitalier du service des grands brûlés. Le malade est sorti de l’hôpital, il est en phase de convalescence et sa peau est en voie de cicatrisation.

Conditionnement

La crème est plutôt conditionnée en tube. Cette présentation assure une meilleure conservation à la crème car la glycérine qu’elle contient s’altère rapidement à l’air libre en absorbant l’humidité ambiante. La présentation en tube est également plus hygiénique que celle en pot car on ne met pas les doigts dans la crème à chaque utilisation.

Étiquetage

La préparation ne contient pas de substances vénéneuses ou toxiques. Apposer simplement une étiquette blanche indiquant la composition de la crème, le numéro de l’ordonnancier, le nom et l’adresse de la pharmacie.

Précisions sur les composants

L’acide lactique est un antiseptique qui agit sur le renouvellement cellulaire. Le chlorure de sodium, qui permet l’hypertonie de la solution, facilite la pénétration des principes actifs. Antiseptique, humectante, hydratante, adoucissante et émolliente, la glycérine est un solvant souvent utilisé en tant qu’excipient pour stabiliser les émulsions.

Remarques sur la préparation

L’urée et le chlorure de sodium sont deux composants cristallisés. Leur dissolution doit être effectuée soigneusement sinon la crème sera grumeleuse. L’urée se dissout bien dans une proportion d’eau équivalente, mais si la quantité d’eau est plus faible (cas présent), il faut chauffer légèrement la préparation au bain-marie.

Savoir faire

Dissolution

Dans une capsule, mélanger l’urée et le chlorure de sodium avec l’acide lactique et l’eau distillée. Pour dissoudre l’urée dans une aussi petite quantité d’eau, il faut la chauffer. Une opération qui doit se faire à basse température et au bain-marie, sans porter à ébullition, pour éviter que l’urée ne se décompose en sels.

Incorporation

Presser le tube contenant l’excipient et le vider dans un mortier. Ajouter ensuite la dissolution effectuée précédemment.

L’incorporer peu à peu à l’excipient en tournant à l’aide d’un pilon. Si l’on met le liquide dans le mortier et qu’on y verse l’excipient, l’incorporation est plus difficile à réaliser et fera des grumeaux.

Amalgame

Ajouter ensuite dans le mortier la glycérine en tournant de la même manière avec le pilon. L’ordre des incorporations ne doit surtout pas être inversé car sinon les éléments ne s’amalgament pas bien et la préparation n’est pas homogène. Enfin, introduire la préparation dans un tube en plastique, souder à chaud et étiqueter.

L’urée

Découverte

L’urée a été mise en évidence en 1773 par un apothicaire français, Hilaire-Marin Rouelle. Sa synthèse fut réalisée en 1828 par un chimiste allemand, Friedrich Wöhler, par décomposition thermique du cyanate d’ammonium. C’est la première fois qu’une substance organique était obtenue à partir d’une substance minérale inorganique.

Formule chimique

L’urée est un diamide carbonique de formule chimique CO = (NH₂)². Elle se présente sous forme de gros cristaux carrés et blancs qui fondent à 130 °C et sont solubles à froid dans une proportion d’eau équivalente ou dans cinq parts d’alcool.

Propriétés

L’urée, antiseptique, humectant et kératolytique est une substance très hygroscopique. On l’utilise en application (poudre ou solution) pour la cicatrisation des plaies. Associée au chlorure de sodium, elle favorise la pénétration cutanée des substances actives. Éviter toutefois les traitements de longue durée car l’urée peut provoquer des irritations locales et des sensations de brûlures, voire abaisser les propriétés de défense naturelle de la peau.