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© Coronavirus, Chine, virus 2019-nCoV, Sars-Cov-2, fièvre, solution hydro-alcoolique, SHA, HE, huile essentielle, ravintsara, laurier noble, aucun intérêt démontré - istock-TommyEllis
Coronavirus et huiles essentielles : à conseiller, ou pas
Dans le contexte de propagation du coronavirus sur le territoire national, les huiles essentielles (HE) ont le vent en poupe, notamment celles de ravintsara et de laurier noble mises en avant pour leurs propriétés antivirales (et à fort potentiel allergisant pour le laurier noble). De nombreuses recettes de fabrication de gel hydroalcoolique incorporant des HE, et donc non conformes à la formulation recommandée par l’OMS, ont par ailleurs fleuri sur internet ces derniers jours.
Efficaces sur Covid-19, les huiles essentielles ?
La revue suisse Chemistry and Biodiversity a publié en mars 2008 une étude menée par des chercheurs de l’université italienne de Calabre et de l’université de Francfort sur l’activité antivirale d’huiles essentielles de 7 espèces botaniques libanaises (laurier noble, cade, sauge officinale, thuya d’Orient, cyprès, pistachier et sarriette ). L’étude conclut à la « forte activité antivirale de l’huile essentielle de laurier noble contre le SARS-CoV » coronavirus responsable de l’épidémie de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) en 2003. Cette activité antivirale est attribuée à la capacité de l’HE d’inhiber la réplication du virus lors de tests in vitro. L’étude n’a pas été suivie d’essais cliniques qui auraient permis de constater une efficacité in vivo.
De plus, l’étude s’intéresse au SARS-Cov, et non à Covid-19. Si les deux virus appartiennent à la même famille, rien ne permet d’affirmer que l’HE de laurier noble puisse être utilisée à titre préventif ou curatif contre Covid-19.
Juste une présomption
Et d’ailleurs, ni l’OMS, ni Santé publique France ne font état d’études sur l’intérêt des huiles essentielles dans la prise en charge du nouveau coronavirus. La mission nationale COREB (coordination opérationnelle risque épidémique et biologique) contactée mardi 10 mars, n’a pas connaissance non plus de mentions d’utilisation des huiles essentielles dans toutes les recommandations officielles.
Le recul permettant d’affirmer qu’une huile essentielle puisse actuellement être conseillée n’est pas suffisant. Dans ces conditions, leur utilisation (toujours dans le respect des précautions d’usage qui leurs sont propres) ne se base que sur des présomptions et ne doit en aucun cas dispenser d’appliquer les gestes barrières recommandés par le ministère de la Santé, seules mesures reconnues pour ralentir la propagation de l’épidémie.
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