Cas de comptoir : aromathérapie versus bronzage

Cas de comptoir : aromathérapie versus bronzage

Publié le 18 août 2023
Par Anne-Hélène Collin
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C’est la vie de tous les jours. Celle du comptoir. Une problématique par patient et une volonté de répondre au mieux aux besoins de chacun. Rarement simple ! Et si on profitait de l’été pour réactiver les bons réflexes à avoir face à un cas d’iatrogénie ? Aujourd’hui, Barbara part en guerre contre sa cellulite, à l’occasion de vacances à la plage, avec un mélange d’huiles essentielles. Est-ce une bonne idée ?

Le cas

C’est l’été. En enfilant son maillot de bain pour aller à la plage, Barbara a remarqué sur ses cuisses une cellulite disgracieuse. Dans le but de faire disparaître cet effet peau d’orange, elle souhaite se préparer une formule lue dans un magazine : « HE de citron + HE de cyprès + huile végétale de noisette, à appliquer matin et soir en massage ». Elle explique son problème à la pharmacienne et lui présente la recette.L’analyse du cas

Si l’HE de citron est une essence qui favorise la microcirculation et améliore l’effet peau d’orange, elle est cependant phototoxique. L’essence de citron (Citrus limonum) est, comme toutes les essences de citrus, composée de furocoumarines. Sous l’action des rayonnements solaires, les furocoumarines risquent de provoquer en quelques heures (réaction possible jusqu’à 24-48 heures après l’application) une réaction cutanée douloureuse, érythémateuse, de type dermite aiguë, et entraîner une hyperpigmentation qui peut persister longtemps.
La réaction soleil-furocoumarines favorise également la carcinogenèse.

Si la phototoxicité de ces essences est avérée en cas d’application cutanée, le risque reste théorique en cas d’administration par voie orale.La conduite à tenir

La pharmacienne déconseille à Barbara l’application d’HE de citron en période d’exposition solaire en lui expliquant les risques de phototoxicité.

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Barbara voulant profiter du soleil, la pharmacienne propose alors des alternatives plus adaptées : HE de lemongrass, de cèdre de l’Atlas et/ou d’eucalyptus citronné, qui ne présentent pas de phototoxicité, à diluer dans une huile végétale ou, pour une synergie d’action, un gel à la caféine (préparation extemporanée).A retenir

Les essences de zestes d’agrumes sont phototoxiques. Elles ne doivent pas être utilisées en période d’exposition solaire.

Ce cas de comptoir est extrait du Cahier Formation Iatrogénie « Les huiles essentielles » paru dans Le Moniteur des pharmacies n°3276 du 1 juin 2019.