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Zometa : activité prouvée sur tous les types de métastases osseuses

Publié le 12 juillet 2003
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Acide zolédronique

L’acide zolédronique est un biphosphonate. Son activité essentielle est l’inhibition de l’activité ostéoclastique par fixation sur les cristaux d’hydroxyapatite de la matrice osseuse, ce qui empêche la liaison des cellules précurseurs des ostéoclastes à l’os. De plus, les biphosphonates récents, comme l’acide zolédronique, inhibent de façon dose-dépendante l’adhésion de certaines cellules cancéreuses aux os et ont un effet thérapeutique direct sur la croissance métastatique osseuse. Au fur et à mesure de leur commercialisation, les biphosphonates (étidronate, clodronate, pamidronate, ibandronate, zolédronate) montrent chronologiquement une puissance accrue. Cela se traduit par une réduction des posologies usuelles et, dans le respect du schéma posologique de l’AMM, par des taux de réponse complète (normalisation de la calcémie corrigée #lt; 2,7 mmol/l) supérieurs pour les produits les plus récents, par des durées de réponse prolongées, ainsi que par une augmentation significative de la durée médiane avant rechute prolongée. L’acide zolédronique s’est révélé actif aussi bien sur des lésions métastatiques ostéolytiques que sur des lésions ostéoblastiques.

Zometa bénéficie de deux indications : le traitement de l’hypercalcémie induite par des tumeurs cancéreuses – situation d’urgence impliquant l’hospitalisation du patient – et la prévention des complications osseuses (fractures pathologiques, compression médullaire, irradiation ou chirurgie osseuse, hypercalcémie induite par des tumeurs) chez des patients atteints de pathologie maligne à un stade avancé avec atteinte osseuse.

Dans la première indication, deux études comparant les acides zolédronique et pamidronique (Arédia) ont permis d’inclure 275 patients.

Au dixième jour de traitement, le nombre de patients dont la calcémie était corrigée est plus important dans le groupe « acide zolédronique » (aussi bien à la posologie de 4 mg que de 8 mg) que dans le groupe « acide pamidronique ». Le délai médian avant la rechute est plus long pour les patients traités par acide zolédronique (30 à 40 jours) que pour ceux bénéficiant de l’administration d’acide pamidronique (17 jours). Les patients doivent impérativement être suffisamment hydratés avant et pendant la période de traitement, en respectant les précautions nécessaires en cas d’insuffisance cardiaque.

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La fonction rénale, la calcémie et la phosphatémie, voire la magnésémie si besoin, doivent faire l’objet d’un suivi régulier pendant toute la période du traitement. Dans cette indication, Zometa apporte une amélioration du service médical rendu modérée (niveau III) par rapport à Arédia.

La prévention des complications osseuses fait du zolédronate un concurrent de l’acide clodronique (Clastoban, Lytos) administré par voie orale et de l’acide pamidronique administré par voie injectable. Parmi trois études multicentriques et randomisées, la première a montré que la proportion de patients développant une complication osseuse à treize mois après traitement par acide zolédronique (4 mg) ou acide pamidronique (90 mg) était comparable. La deuxième a montré que l’administration d’acide zolédronique retardait l’apparition de la première complication osseuse (230 jours versus 163 jours pour le placebo). La troisième a montré enfin que la proportion de patients développant une complication osseuse à quinze mois sous acide zolédronique (4 mg) était réduite de 25 % par rapport au bras placebo.

L’acide zolédronique constitue donc ici une alternative à l’administration d’acide pamidronique ou clodronique.

C’est le premier biphosphonate indiqué dans le traitement des métastases osseuses à prédominance ostéoblastique. Il bénéficie d’une ASMR de niveau III dans cette indication également.

Voir Le Moniteur n° 2497 du 05.07.03.