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Xenazine : seul psycholeptique indiqué dans l’hémiballisme

Publié le 14 octobre 2006
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Tétrabénazine

La tétrabénazine est un dérivé de synthèse de la benzylquinolizine, molécule proche de la réserpine expérimentée dans les années 1950 pour traiter les psychoses. Elle inhibe de façon réversible et brève les protéines VMAT (vesicular monoamine transporter) de types 1 (périphérique) et 2 (central), transporteurs des monoamines au niveau de la membrane neuronale présynaptique : les monoamines sont relarguées dans l’espace synaptique en quantités bien plus faibles, d’où une déplétion de la neurotransmission et la réduction des mouvements anormaux hyperkinétiques. Il s’agit d’un médicament psycholeptique comme les antipsychotiques ou les anxiolytiques. Son action s’exerce essentiellement au niveau central (notamment au niveau du striatum). L’activité sur la VMAT1 périphérique est réduite. Son métabolite, la dihydrotétrabénazine, a un profil pharmacologique similaire et une sélectivité encore plus importante pour la protéine VMAT2 : il est probable qu’elle joue un rôle thérapeutique prépondérant.

Les études du dossier de transparence sont anciennes, exception faite d’une étude dont les résultats sont en faveur d’un effet notable de la molécule sur les mouvements anormaux liés à la maladie de Huntington. Actuellement, les indications de Xenazine restent limitées en France aux mouvements anormaux liés à la maladie de Huntington ainsi qu’à l’hémiballisme. Il n’a pas de concurrent, exception faite d’antipsychotiques indiqués dans les chorées et la maladie des tics de Gilles de la Tourette : pimozide, tiapride, halopéridol. L’impossibilité méthodologique à réaliser des études statistiquement valides dans les pathologies citées par l’AMM et l’insuffisance de l’évaluation des antipsychotiques administrés dans les mouvements anormaux liés à la maladie de Huntington, expliquent que Xenazine ait obtenu simplement une ASMR modeste (niveau III) dans cette indication et de niveau IV (mineur) dans l’hémiballisme, bien qu’il soit actuellement le seul bénéficiaire d’une AMM dans cette affection.

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n° 2638 du 26.08.2006

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