Vitamine B12 : le CEPS est-il allé trop loin dans la baisse de prix ?

Depuis quelques semaines, la France fait face à des tensions d’approvisionnement en vitamine B12. Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), « les laboratoires Zentiva et Substipharm qui commercialisent cette vitamine en solution injectable et buvable font face à des difficultés d’approvisionnement en lien avec un arrêt de production et des difficultés de fabrication. » Mais le président de l’USPO, Pierre-Olivier Variot va plus loin : « Le Comité économique des produits de santé (CEPS) a tellement baissé le prix de ce médicament, qu’un des deux laboratoires a purement et simplement décidé de ne plus le fabriquer, faute de rentabilité. »

Le CEPS en cause ?

Le CEPS qui négocie les tarifs des produits de santé avec les industriels aurait-il été trop loin ? C’est en tout cas ce que Pierre-Olivier Variot affirme. « C’est inadmissible et irresponsable de la part de tout le monde ! Et malheureusement c’est ce qui risque d’arriver de plus en plus souvent, compte tenu des économies que le CEPS souhaite réaliser dans les mois à venir. »

Privilégier la vente de B12 en comprimé

L’ANSM, qui envisageait initialement une régularisation de la situation courant novembre, appelle les pharmaciens à privilégier si possible la vitamine B12 en comprimés, afin de permettre aux patients présentant des problèmes d’absorption et nécessitant une administration par injection intramusculaire d’avoir accès à leur traitement.

La solution injectable étant également buvable, de nombreux patients nécessitant une supplémentation en vitamine B12 pour des raisons moins graves (notamment les personnes suivant un régime vegan strict) privilégiaient cette spécialité sous ampoule, la considérant plus efficace.

Au comptoir, l’épreuve de pédagogie n’est pas des plus simples, la présentation en comprimés n’étant, elle, pas remboursée.