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Viread : efficacité maintenue au-delà de un an
Ténofovir disoproxil
Le ténofovir disoproxil est le seul analogue nucléotidique de la transcriptase inverse du VIH-1. Il inaugure un nouveau groupe d’antirétroviraux, proche de celui des inhibiteurs nucléosidiques. Il s’agit d’un analogue monophosphorylé de l’adénine, dont le développement a fait suite à celui de l’adéfovir (Hepsera) indiqué dans l’hépatite B.
La biodisponibilité du ténofovir disoproxil est d’environ 40 % lorsqu’il est administré pendant un repas (contre 25 % s’il est pris à jeun). Sa demi-vie intracellulaire est particulièrement prolongée (10 à 50 heures), ce qui permet une administration unique quotidienne. Ce schéma posologique doit être plus étalé dans le temps chez l’insuffisant rénal pour lequel l’intervalle entre chaque prise doit être adapté (de 48 heures à tous les 7 jours, selon la valeur de la clairance de la créatinine). L’élimination du ténofovir disoproxil est rénale, sous forme inchangée : le ténofovir n’est pas métabolisé au niveau hépatique et n’entraîne pas d’interactions médicamenteuses significatives (ce qui constitue un avantage important chez des patients polymédiqués). Une exception à signaler toutefois : l’association à la didanosine (ddI ou Videx) augmente les taux intracellulaires de cette dernière avec un risque d’effets iatrogènes accru.
L’apport du ténofovir a été démontré sur des études d’intensification de traitement, au cours desquelles il était ajouté à la prescription de base déjà mise en place (le plus souvent une trithérapie) chez des patients en situation d’échec virologique précoce (#lt; 10 000 copies virales/ml, la majorité des patients ayant moins de 5 000 copies/ml). Ces études ont prouvé la capacité de Viread à maintenir une réponse virologique comme immunologique au-delà de un an (sans que les profils de résistance du virus aux trois autres classes d’antirétroviraux n’influent sur la réponse au ténofovir), ainsi que sa bonne tolérance globale (risque de troubles digestifs, d’hypophosphatémie par anomalie de l’absorption des phosphates et de troubles urinaires).
Le ténofovir est actuellement une molécule de seconde intention. L’Afssaps souligne qu’elle présente « un réel intérêt dans la prise en charge des patients en échec virologique précoce », sans livrer de niveau d’ASMR précis, en l’absence d’études réalisées en première intention et/ou d’études comparatives directes versus les autres antirétroviraux.
Voir « Le Moniteur » n° 2532 du 17.04.04.
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