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Une prescription de plus en plus complexe dont l’ANSM veut sécuriser la délivrance
Les indications des nouveaux anticoagulants oraux (NACO) ne cessent de s’étendre et les dosages de se multiplier. En fonction de ces indications et du profil des patients (âge, fonction rénale), les posologies recommandées varient. Une complexité source d’erreur, en particulier de prescription, que n’a pas manqué de relever l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Pour aider les médecins à se repérer, elle met à leur disposition deux tableaux dans son dernier numéro de Vigilances (n° 60) de janvier. Les pharmaciens peuvent utilement s’approprier ces outils comme référence pour sécuriser au maximum leur délivrance.
Pour les trois spécialités – Pradaxa (dabigatran), Xarelto (rivaroxaban), Eliquis (apixaban) -, le premier tableau (voir ci-dessous) récapitule les posologies usuelles et les dosages selon les indications. Les critères pour déterminer les situations à risque hémorragique, nécessitant une posologie adaptée, sont détaillés dans un second tableau : âge, degré de l’insuffisance rénale, association à certaines molécules comme le vérapamil, l’amiodarone ou la quinidine, poids corporel, etc.
Des médecins sceptiques face à un « progrès médical »
Les médecins, en particulier les généralistes, sont conscients de la complexité de ces médicaments. Tout en considérant les NACO comme un progrès, leur enthousiasme reste très modéré. C’est ce que nous apprend la thèse de médecine de Caroline Krieger (« Les médecins face aux nouveaux anticoagulants oraux : enquête prospective en Alsace ») qui a enquêté auprès de 224 médecins alsaciens. Si tous prescrivent, les spécialistes (cardiologues et angiologues) se déclarent plus à l’aise et ce sont d’ailleurs eux qui initient le plus souvent le traitement. Les généralistes se bornent en majorité (à 70 %) au renouvellement. Les freins à la prescription les plus fréquemment rapportés sont, par ordre décroissant : le manque de recul, l’absence d’antidote, les précautions d’emploi, le manque d’indications, la méconnaissance, l’absence de contrôle biologique aisément disponible et le coût. Les généralistes citent plus souvent que les spécialistes leur propre méconnaissance et manifestent logiquement le désir de plus d’informations. Un souhait que vient combler en partie le bulletin de l’ANSM.
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