- Accueil ›
- Thérapeutique ›
- Médicaments ›
- Recherche et innovation ›
- Un réseau de prise en charge déprimant
Un réseau de prise en charge déprimant
Paradoxe. Dans un contexte de consommation croissante de psychotropes, 25 % à 50 % des dépressifs ne sont pas détectés. Inquiétant, non ? La dépression n’épargne pas les enfants et touche une population âgée de plus en plus importante. Un constat qui impose l’amélioration de la prise en charge de toute une population en état de souffrance.
Le temps des asiles psychiatriques est bel et bien révolu. Mais qui dit psychiatrie renvoie encore à la folie. Dans une moindre mesure, la dépression ne déroge pas à cette croyance. Et si certains (en particulier les hommes) ont honte d’aller consulter, d’autres n’y pensent même pas. Raisons invoquées : guérison spontanée pour les uns, scepticisme envers l’aide médicale pour les autres.
Une fois la porte du médecin franchie, il reste des obstacles à la prise en charge. « Actuellement, un déprimé sur trois ne reçoit pas d’antidépresseurs. Tout l’enjeu consiste à savoir repérer les dépressions masquées », reconnaît le Pr Ferreri. Les symptômes somatiques (fatigue, dorsalgies, maux de ventre) masquant alors les signes de la maladie, en particulier chez les sujets âgés dont la solitude et l’isolement social favorisent l’installation de troubles dépressifs.
La formation des médecins généralistes, à qui font appel 80 % des déprimés, s’avère primordiale. D’autant plus, comme le rappelle le Pr Lôo, que la moitié des dépressions repérées est insuffisamment traitée. Quant aux anxiolytiques, les experts regrettent leur utilisation non justifiée dans la dépression, sauf en début de traitement chez un patient anxieux. Pour limiter les rechutes, tout antidépresseur doit être pris pendant au moins six mois. Sans oublier la psychothérapie.
Généraliste-spécialiste : un relais semé d’embûches
Le Pr Lôo est formel : « Toute dépression caractérisée doit déboucher sur une double thérapie, chimiothérapique et psychologique. » A commencer par le soutien moral assuré par les généralistes (et les pharmaciens parfois…). C’est aussi à ce niveau qu’interviennent les associations de malades, telle France Dépression. Madeleine Martin, vice-présidente, témoigne : « Le fardeau de la dépression est très lourd à porter. Les patients se sentent souvent isolés, incompris par leur entourage. L’information que nous leur délivrons a pour but d’éviter la cassure familiale et sociale. Nous insistons beaucoup sur la nécessité d’une prise en charge. »
La tendance actuelle est aux psychothérapies cognitives et comportementales (en particulier chez l’enfant), c’est-à-dire accordant une part active au patient et l’impliquant dans la gestion des émotions de façon à le revaloriser. « Il suffit de quelques séances pour obtenir des résultats spectaculaires », affirme Frédéric Kochman, pédopsychiatre dans le Nord (lire ci-contre).
Beaucoup plus longue, la psychanalyse se justifie, selon le Pr Lôo, lorsqu’il existe des troubles de la personnalité. Seulement voilà… « Le relais généraliste-psychiatre fonctionne mal. Le patient hésitant toujours à se livrer à une autre personne », constate Viviane Kovess. Si les médicaments antidépresseurs sont actuellement démythifiés, les soins psychiatriques demeurent tabous. « Le recours aux psychologues, moins diabolisés que les psychiatres, est certainement mieux accepté, et, au regard de l’expérience québécoise, conduit à une consommation moins importante d’antidépresseurs. » Le non-remboursement des consultations des psychologues libéraux est un frein.
A quand la généralisation de réseaux incluant généralistes, psychiatres, psychologues dans le suivi de la dépression ? A quand la participation active des pharma- ciens à l’intérieur de ces réseaux ? Des officinaux qui sont souvent des confidents à part entière, à même d’orienter vers des soins spécifiques.
- Tramadol et codéine : les points clés de l’ordonnance numérique sécurisée
- Analogues du GLP-1 : le conseil constitutionnel impose au médecin d’informer de la non-prise en charge
- Petit récap des nouvelles règles sur le tramadol et la codéine au 1er mars 2025
- Rupture de stock de Iopidine : par quoi le remplacer ?
- Quétiapine : pas de retour à la normale avant l’automne
- [VIDÉO] Arielle Bonnefoy : « Le DPC est encore trop méconnu chez les préparateurs »
- [VIDÉO] Le service de livraison en ligne : « Ma pharmacie en France » disponible dès juin
- [VIDÉO] Négociations, augmentations, ancienneté… Tout savoir sur les salaires à l’officine
- [VIDÉO] 3 questions à Patrice Marteil, responsable des partenariats Interfimo
- [VIDÉO] Quand vas-tu mettre des paillettes dans ma trésorerie, toi le comptable ?
![[VIDÉO] Arielle Bonnefoy : « Le DPC est encore trop méconnu chez les préparateurs »](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2025/03/bonnefoy-dpc-680x320.png)
![[VIDÉO] Le service de livraison en ligne : « Ma pharmacie en France » disponible dès juin](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2025/03/grollaud-sans-680x320.png)