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THS : Afssaps et INSERM contre gynécologues
Le traitement hormonal substitutif fait encore parler de lui ! Les experts de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) et de l’INSERM viennent de fortement critiquer l’étude « Mission » menée par des gynécologues et qui se voulait, elle, rassurante (voir Le Moniteur n° 2598). Ils qualifient cette étude d’« inintéressante », lui reprochant des « biais méthodologiques importants », notamment lors du recrutement des patientes, et la non-représentativité de son échantillon.
Par ailleurs, l’Afssaps a rendu public le 13 octobre un bilan de l’emploi du THS en France. Période ciblée : les années 2000-2002. Prématuré ? En effet, l’Afssaps n’a pas attendu les derniers résultats du suivi des cohortes françaises « E3N » et « Esther » qui n’ont été révélés à la communauté médicale que le 21 octobre. L’Association française pour l’étude de la ménopause (AFEM) s’est d’ailleurs interrogée sur la pertinence d’alerter les médias sur des chiffres déjà anciens, alors que la prise en compte des plus récents pourraient « aboutir à des données plus rassurantes », et « à la délivrance d’informations contradictoires à quelques jours d’intervalle et contribuer ainsi à la confusion et à l’inquiétude des femmes et des praticiens ».
Infarctus du myocarde sous THS.
Le groupe de travail mandaté par l’Afssaps en mars 2004, composé d’épidémiologistes et de biostatisticiens, a donc ciblé le pic de la consommation de THS. Sur cette période, 20 à 25 % des femmes âgées de 40 à 65 ans prenaient un THS. La modélisation des données analysées a permis d’estimer entre 650 et 1 200 le nombre de cas de cancer du sein attribuables au THS sur une année chez les patientes de 40 à 65 ans, ce qui représente 3 à 6 % des 22 000 cancers répertoriés. Environ 15 à 25 % des cancers du sein apparus chez les utilisatrices de THS sont attribuables à ce traitement.
Autre chiffre : 60 à 200 infarctus du myocarde seraient attribuables au THS sur une année, soit 2 à 6 % des cas.
Dernière donnée : sur les 5 000 accidents vasculaires cérébraux constatés chez les femmes de 40 à 65 ans, 300 à 650 seraient liés à la prise d’un THS.
Après cet état des lieux, l’Afssaps étudiera l’opportunité d’une modification de ses recommandations sur le THS de 2003, notamment quand elle aura connaissance des dernières données de la cohorte « E3N ». A suivre, donc.
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